Que dire de Born This Way ? Monument classique de la pop qui ne parvient pas à reproduire les notes des débuts de Lady GAGA, mais pourquoi ? Il faut replacer les choses dans leur contexte. Après The Fame et The Fame Monster, GAGA est partout. Nouvelle prêtresse pop aux tenues improbables, ses clips provocants ont conquis la planète. Et là, elle décide de faire pas juste un disque mais un manifeste. Une religion.

Alors, bien sûr, dans les religions, il y a à boire et à manger : des expérimentations ratées comme "Highway Unicorn (Road To Love)", "Heavy Metal Lover", "Government Hooker" et "Scheisse" qui tirent l’album vers le bas, ou encore de la pop-électro dispersée dans des sonorités qui ne vont jamais vraiment au bout de leurs idées dans "Bad Kids" ou "Electric Chapel". Cependant, malgré une jolie ballade qui n’a rien à faire ici ("You And I"), GAGA livre le très bon "Americano" où elle chante avec la passion d’une cheffe de secte queer-pop et ça lui réussit plutôt bien ! On n’oublie pas non plus "Bloody Mary", un titre qui a gagné en popularité, ces dernières années.

Le beat surcompressé de "Hair" m’agace et, même si j’écoute assez peu cet album en particulier, il contient des classiques qui justifient à eux seuls le statut de Born This Way dans la discographie de Lady GAGA. Les singles "Marry The Night", "The Edge Of Glory" et "Born This Way" sont des hymnes cheesy, épiques et puissants, voilà comment la chanteuse a rassemblé ses Little Monsters autour d’un message qui brille encore aujourd’hui.

Si je reviens avec plus de plaisir au single "Judas", le reste de l’album donne une impression d’écoeurement. Il y a beaucoup de faiblesses comme si GAGA était tellement préoccupée par son message qu’elle en avait oublié la notion de nuance. Victime de son propre style, Born This Way atteint à peine la moyenne, sauvé par ses singles qui font de lui un album central malgré tout.

Note réelle : 2,5