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Jean-michel JARRE - Equinoxe (1978)
Par NANAR le 21 Juillet 2025          Consultée 49 fois

Suite au succès aussi monstrueux qu’inattendu de son premier 'vrai' album Oxygène paru à la fin de l’année 1976, Jean-Michel JARRE s’attelle à la conception d’un nouveau disque, qui porte d’abord le nom de projet Vénus. Dans la droite lignée d’Oxygène, Jean-Michel JARRE compose un album de musique électronique mélodique qui, si plusieurs de ses mouvements sont radio-compatibles (dans le sens où la mélodie est 'catchy' et où la structure couplets - refrain - pont est évidente), peut être qualifiée de progressif, dans sa construction globale qui renouvelle le principe de longue suite s’étalant sur deux faces et subdivisée en mouvements non intitulés.

Si Équinoxe capitalise largement sur les acquis d’Oxygène (jusqu’au public qui est déjà acquis à la cause de JARRE), il introduit plusieurs innovations majeures, avec la bonne grâce de Michel Geiss, ingénieur du son et ami de Jean-Michel depuis quelques temps déjà, qui marque sa première intervention majeure chez le Lyonnais. Michel Geiss conçoit sur requête de son ami deux machines uniques : la boîte à rythmes Rythmicomputer et surtout le séquenceur Matrisequencer, qui permet une programmation rythmique très élaborée pour l’époque – le Matrisequencer permet un séquençage sur cent notes (ou deux fois cinquante notes superposées), contre seize pour l’ARP 2600 – et une modification à la volée des paramètres de chaque note.

Le son d’ensemble d’Équinoxe est encore plus limpide que celui du précédent album, au prix peut-être de l’atmosphère brumeuse si particulière de ce dernier. Si le rythme des mouvements les plus lents (les parties II et VIII) est très libre, les autres, plus rythmés, sont dépourvus de la nomenclature volontairement complexifiée de la partie II d’Oxygène. Comme dans les autres meilleurs albums du Lyonnais, les enchaînements sont particulièrement fluides et bien pensés, d’un bout à l’autre de chaque face du vinyle.

Les quatre premiers mouvements sont pourtant relativement distincts les uns des autres. La partie I est une courte entame rythmique, la partie II est un très beau thème planant qui à lui seul légitime l’influence de la musique impressionniste française revendiquée par JARRE. La partie III est typiquement un thème faussement simple: la mélodie est des plus limpides (aucune altération de note) mais le rythme est très élaboré, en ternaire avec des couplets en valse et un refrain à quatre temps, où les doubles croches sont invariablement dictées par le Matrisequencer. Plus dramatique, la partie IV utilise abondamment la polyrythmie, surtout sur le refrain, ainsi que sur l’enchaînement avec le précédent mouvement.

Les quatre derniers mouvements sont plus homogènes, le rythme y est plus constant, les thèmes plus solidaires. La partie V joue exactement le même rôle que la partie IV d’Oxygène: un thème tubesque à souhait qui amorce la seconde face en trombe. La partie VI a souvent été cantonnée à son rôle de transition alors qu’elle est tout à fait intéressante avec ses nombreux jeux rythmiques à la technicité assez impressionnante pour l’époque. Autre mouvement très connu: la partie VII, dont le petit thème successivement en modes mineur et majeur est assez proche de celui de la partie III. La très longue outro de la partie VII, voyant la rythmique se fondre dans une masse de nappes et d’effets en tout genre (dont les nappes de bruit blanc et un accord tenu sous effet Flanger déjà éprouvés sur Oxygène), est également remarquable. La dernière partie, la VIII, est gigogne: on entend d’abord une petite ritournelle qui semble venue de nulle part (un procédé que JARRE reprendra avec bien moins de bonheur sur Rendez-Vous et Révolutions), et enfin un dernier thème solennel, une reprise ralentie du thème de la partie V, comme quoi une mélodie peut s’adapter à des ambiances tout à fait différentes.

D’un point de vue strictement musical, j’attribuerais à cet album un bon 4/5 – les thèmes musicaux sont moins aventureux que ceux de VANGELIS, mais celui-ci n’a que rarement atteint un degré d’unité musicale comparable à celui d’Équinoxe, comme quoi lui et JARRE sont très complémentaires –, note que le design sonore d’une beauté éblouissante et une bonne part de nostalgie me convainquent de pousser au cran supérieur.

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