Little Monsters, ça y est ! Il est temps de ressortir vos robes en viande et vos escarpins sans talons car Lady GAGA est de retour avec Mayhem, un album qu’on attendait plus. Sixième LP de la new-yorkaise, Mayhem pourrait être l’acte manquant d’une trilogie dont The Fame et Born This Way seraient les premiers chapitres. Aux antipodes de Joanne et de ses collaborations avec Tony BENNETT, GAGA nous revient telle qu’on l’a connue et aimée en début de carrière.

Pourtant, loin de moi l’idée de dire que « c’était mieux avant ». Quand on s’appelle Lady GAGA et que la musique est un art de vivre avant d’être un métier, tout mérite qu’on y prête une oreille mais comme on dit, les goûts et les couleurs… Mayhem fait donc un saut périlleux arrière directement dans la pop des débuts de la chanteuse, elle nous donne du fan service exactement comme on en rêvait depuis des années, alors même qu’elle craignait de décevoir ses fans en repartant dans la veine de la pop démesurée. Et oui, car si vous pensiez que GAGA allait nous servir un album sobre et posé, il faudra repasser.

Mayhem, c’est à la fois l’exubérance et la folie des grandeurs (dosés au milligramme près) dans la première moitié de l’album, mais c’est aussi quelques chansons plus calmes ("The Beast", le single "Die With A Smile" avec Bruno MARS et "Blade Of Grass", magnifique), donc même si vous avez du mal avec la disco-pop qui tabasse, je suis sûre et certaine que vous trouverez un petit quelque chose à vous mettre sous la dent.

Si la première partie de l’album est très synth-pop, les beats sont tous plus brillants les uns que les autres et quel bonheur de redécouvrir l’ADN de Mother Monster avec ce projet qui coche toutes les cases et joue avec son propre héritage, en particulier sur les singles "Disease" et le génial "Abracadabra".

L’ambiance électrisante de "Perfect Celebrity" envoie du lourd, inspiré par "Never Enough" de The CURE, la vibe très pop mainstream empruntée à 1989 de Taylor SWIFT sur "How Bad Do U Want Me" ou encore l’explosion funky du morceau "Killah" qui fait évidemment penser aux grands comme PRINCE et BOWIE… bref, c’est un condensé de références qui fonctionnent, un chaos organisé dont GAGA est la reine. De superbes titres comme "Vanish Into You" et "Garden Of Eden" nous remémorent que derrière les costumes de scène, GAGA est une artiste avec un grand A, qui maîtrise l’art de la performance, mais qui détient surtout la recette de la potion magique pour nous servir chanson après chanson des mélodies sensationnelles.

Un 5 bien sûr pour ce retour aux sources (de son art, mais aussi de la pop avec de grosses influences 80’s ultra cool et groovy comme dans "Zombieboy"). Testé et approuvé, Mayhem est un petit bijou, un joli délire qui nous rappelle, si besoin est, pourquoi on aime autant Lady GAGA, et à une époque où la pop est parfois assez consensuelle et tiédasse, il nous fallait bien un album comme celui-là, un opus de pur plaisir qui ne s’excuse de rien et fait vrombir les enceintes. Personnellement, c’est précisément la claque dont j’avais besoin pour réveiller mon obsession pour GAGA.