Si l’on devait qualifier HÜSKER DÜ via un seul mot, on utiliserait sans doute le terme ruade. Lien manquant entre le hardcore punk et le college rock de R.E.M., son influence fut considérable sur un certain Charles THOMPSON, futur gourou des PIXIES, qui lui-même saura fasciner le jeune Kurt COBAIN.

Malgré ses qualités, l’inaugural single Statues/Amusement montrait un groupe prometteur cependant encore confus, finalement peu raccord à la vélocité qu’il perfectionnait pendant la tournée au Canada qui s’ensuivit. Réfléchissant à propos d’un éventuel longue-durée, ils valident finalement l’idée d’un live à petit budget que publie le label du bassiste des MINUTEMEN Mike WATT.

Proposant 17 titres s’enchaînant souvent sans réelle transition pour 26 minutes de musique effective, Land Speed Record ne s’embarrasse pas de structure au profit d’une explosion continue dont la production assez claire nous permet de distinguer chaque élément. Mauvais trip sous acide comme le décrit MOULD, le style caractéristique des HÜSKERS se met déjà en place : rechercher attentivement les fils conducteurs et les mélodies derrière le chaos apparent comme sur les décisifs "All Tensed Up" et "Push the Button".

Concernant les paroles, difficile de déceler plus que quelques bribes de phrases, toutefois on devine aisément les thèmes abordés. Ennui, drogues, paranoïa en découlant directement ou conséquence de la perspective d’une guerre nucléaire transparaissent ainsi via des intitulés sans appel ou cette jaquette sur laquelle on retrouve les cercueils des huit premiers soldats tués au Vietnam. Les HÜSKERS partageaient les mêmes valeurs que les hippies mais méprisaient profondément ces derniers pour les avoir vendues. Cette rage frénétique se manifestait par cette volonté de créer son propre système et de percer les tympans jusqu’à ce que le message passe.

Bien reçu.