Ok, le phénomène était peut-être un peu trop présent par rapport à sa durabilité, mais "All That She Wants" était un tube matraqué au moins pour de bonnes raisons. Efficace, avec un beau timbre de chanteuse et des éléments bien en place que l'on retrouve ensuite ne serait-ce que sur "The Sign" également très réussi. Sauf que, le fameux tube, purée quoi... Il alterne modes MAJEUR (sur les couplets) et MINEUR (sur les refrains), j'avais totalement oublié voir occulté cela à l'époque ! Et ça, on ne le voit JAMAIS dans le reggae – encore moins dans le rap, mais bon hein, voilà.

Une voix agréable quel que soit le titre (et des choeurs qui font mouche par-ci par-là), pas si éloignée de Kim WILDE par moments... Des 'beats' certes prononcés et connotés, mais avec des samples/'dialogues' vocaux plutôt bien choisis et placés, chose qui a manqué pas mal à la pop depuis 2015 par exemple... Il y a certes des éléments réemployés d'un morceau à l'autre, avec de la facilité mais de la bonne, comme "Don't Turn Around" qui fait directement suite à "All That She Wants", en remplaçant le sax baryton par une guitare rock, mais cela fonctionne. Tout comme l'hymne world "Happy Nation" avec ses accents orientaux. Et franchement, la simplicité de "Living in Danger" et "Wheel of Fortune" me manque, avec un son massif mais pas assez propre pour être malhonnête.

De l'eurodance soi-disant dégoûtante ? Mais bon sang, "Young and Proud" et "Dance in a Daydream" sont ce qu'il y avait de plus fin à l'époque en la matière !! "Waiting for Magic", son Vocodeur et son piano syncopé survolés avec fragilité (ou alors soul nerveuse au contraire) par les deux soeurs Linn et Jenny, déjà pour l'époque cela méritait distinction. "Voulez-Vous Danser" joue mieux que les autres la carte dancefloor, mais on valide, et puis pour ce qui est du français aguicheur dans des chansons anglaises, ça change du 'gitchi gitchi ya ya da da' de qui-vous-savez (et même si c'est pas le cas, dit comme cela, ça va vous parler).

Forcément, moins marquant question ventes que les GALA, CORONA, CHER et compagnie, et encore que là aussi (comme entendu encore durant la dernière Fête de la Musique en promenant), on avait un certain lot de mélodies plutôt 'judicieuses' en termes pop. Mais non, ACE OF BASE, même s'il ne devait pas en rester grand-chose de plus, n'est pas le vilain petit canard au sein d'années 90 qui ont déjà si bien ébranlé le monde musical par un son bon marché. Cela porte un nom : l'équilibre. Merci Archangel d'avoir révélé cet excellent moment de pop suédoise (hors de l'échelle ABBA non rattrapable de toute façon) mieux qu'à l'époque !