Nous y sommes, il est presque l’heure de se dire au-revoir. Être critique face aux BEATLES, ce n’est ni une posture, ni une provocation. C’est juste mon job, vous savez, alors j’espère qu’on pourra rester amis. Je n’ai jamais hurlé au scandale à l’écoute de "Yellow Submarine", mais voilà, j’ai devant moi un problème encore plus grave : je crois que j’aime bien les BEATLES.

Les Fab Four ont conquis tout le monde et surtout le coeur de ces dames. Le groupe n’a plus rien d’une bande de potes insouciants, alors ils continuent chacun de leur côté mais bien accompagnés ("Two Of Us" par exemple, un titre écrit par McCARTNEY pour sa copine Linda) ; bref, ça sent la fin.
Pourtant, le quatuor fonctionne toujours : mon petit Paulie, l’éternel mielleux en mal d’amour, a enfin trouvé chaussure à son pied ; John le rebelle arrogant mais génial malgré lui (sur "Across The Universe", mythique mais qui n’a pas sa place dans mes playlists, mais ça, John s’en tape comme de l’an quarante) ; mon chouchou George toujours dans la place ("For Your Blue", cette chanson c’est le summum du cool avec sa voix parfaitement douce) et Ringo. Et bien oui, que voulez-vous, Ringo est là, quoi.

Pas d’ambiance sinistre de fin de règne pour les quatre garçons dans le vent, mais des chansons pas désagréables ("Dig A Pony", "I’ve Got A Feeling", "Get Back") mais Paulie nous oblige encore à nous farcir toute sa niaiserie dans "The Long And Winding Road" et "Let It Be". Et bien oui, les amis, je n’allais tout de même pas laisser les BEATLES sans être totalement honnête parce que même une chanson légendaire comme "Let It Be" ne parvient pas vraiment à faire disparaître totalement mon allergie naturelle au style de Paulie.

En plein divorce musical, John qui ne sait plus trop quoi faire de son génie nous offre un doux retour au rock’n’roll de leurs débuts grâce à "One After 909", une chanson où les quatre Brits sont en symbiose. Merci à George qui a fait rabouler son pote ricain Billy PRESTON. Alors, on sauve les meubles le temps d’un dernier album dont je retiens en particulier la sublime "I Me Mine", la dernière chanson enregistrée par notre quatuor de choc et l’une des plus belles compositions de George. Guitare magique, douce et intense au bras, George chante d’une lassitude touchante sur les couplets et mi-enragée mi-ironique sur les refrains, tout l’égoïsme ambiant qui a terminé par perdre les Fab Four.

Je quitte donc les BEATLES avec ce dernier tour de piste qu’est Let It Be, un album qui regroupe le son signature des prémices du groupe, le psychédélisme de leur période la plus fructueuse et le génie un peu (beaucoup) dérangé mais fascinant de ce petit groupe venu de Liverpool pour retourner le monde de la musique. Ce n’est pas leur meilleur album mais tout le monde y trouve son compte. Quelques pépites se cachent derrière les âneries de Paulie, mais personne ne lui en voudra, Paulie on t’aime quand même !

Note réelle : 3,5