Juillet 2025 : la prévisible mais si triste disparition d'OzzY me pousse à réécouter ce Speak Of The Devil, rejeton un peu incongru dans le répertoire du Madman mais que je vénère depuis plus de 40 ans.

Enregistré fin 82 à New-York, ce disque a en effet été enfanté dans une double douleur : avant tout celle de la disparition du prodige Rhandy Rhoads, compagnon chéri de Ozzy ayant posé sa patte pleine de classe sur les deux excellents premiers opus du natif de Marston Green. La seconde frustration est la montée en puissance et en popularité du BLACK SABBATH featuring Ronnie James Dio, qui s'apprête à sortir un album Live, ce qui ne manque pas d'inquiéter Ozzy, soucieux de demeurer la plus puissante et seule réelle incarnation du groupe de Birminghma.

Après la disparition de son guitariste fétiche, Ozzy a remonté en vitesse un groupe (sacrément bon au final),et est parti en tournée pour présenter des shows mixant son répertoire solo avec les principaux "tubes" du Sab.
A la demande de la maison de disques, et pour les raisons exposées plus haut, c'est uniquement cette facette qui est ici proposée, 1h10 pour une visite complète des plus grands titres des pionniers britanniques. Et ça fonctionne plus que bien !

Né sous des auspices douteuses, ce disque est en effet un petit miracle, tant il est puissant et imprégné de l'esprit idoine : un superbe mélange de lourdeur et de souplesse, de rigueur martiale et d'une liberté rythmique incarnée par une excellente section rythmique ayant peu à envier à ses glorieux aînés. La guitare de Brad Gillis est un peu plus scolaire, mais fait parfaitement le job. Quant à Ozzy, il n'a jamais aussi bien chanté (si cela a un sens le concernant) et tient ses auditeurs parfaitement en haleine en usant et abusant de ses gimmicks scéniques habituels.

Tous les titres sont parfaitement troussés, mention spéciale aux classiques des classiques : un "Symptom Of The Universe" venimeux à souhait, un "Black Sabbath" dantesque, un "War Pigs" d'anthologie, un "The Wizzard" virevoltant et évidemment un "Paranoïd" entraînant au possible.

Admirons la hideuse et géniale pochette, et vous tenez entre les mains un objet hautement recommandable, supérieur selon moi au Live Evil sorti la même année et au Reunion de 1998.

Rest in peace prince of darkness.