En 2025, COLDPLAY, ce sont des stades, des bracelets fluorescents et des confettis à profusion. En 2000, COLDPLAY, c'était un sérieux espoir de la Pop anglaise.Parachutes est arrivé comme un peu de nulle part. C'est vrai, Les Londoniens avaient déjà certes sorti en toute discrétion en 1999 The Blue Room sous haute influence RADIOHEAD mais le quatuor pouvait apparaître comme un projet comme il en existait des dizaines en ces temps, temps où la musique indépendante avait cependant encore son mot à dire.

Et pourtant, progressivement, ces dix titres ont commencé à retenir l'attention des amoureux des choses bien faites. COLDPLAY sans révolutionner le genre exposait une Pop typiquement anglaise : simple, directe et émouvante. Le petit plus qui sauta immédiatement à l'oreille est la voix de Chris Martin, son leader. Dans ses montées, elle ne pouvait rappeler que celle tourmentée de Jeff BUCKLEY. Les excellents 'Shiver' et 'Yellow', toute guitare épique en avant, même s'ils possèdent leur identité propre payent en effet quand même un peu leur dette à l'Américain.

Le sel de cet album réside assurément dans cette alternance de morceaux enlevés et de titres plus posés, feutrés. Les plus chagrins y trouveront la présence persistante de MORPHEE. Les autres laisseront leur esprit divaguer au son du très Smithien 'Sparks' ou de l'atmosphérique morceau titre.Parachutes malgré son évidente mélancolie développe une douce chaleur qui avec le temps essaiera de panser les blessures, les erreurs de la vie. A ce titre, le superbe et dépouillé 'Trouble' est une pépite émotionnelle qui sera dans son genre rarement égalée. Douceur des notes, dureté des mots.

En 2000, COLDPLAY était donc un espoir de la Pop grâce à un album délicat aux ambiances clair obscur des plus convaincantes. Le temps, les choix artistiques futurs de ses protagonistes le rendront d'autant plus précieux qu'il apparaîtra avec le recul dans la carrière des Anglais comme un OVNI.