Durant les sessions du diptyque Electronica s’étant étalées de 2011 à 2015, Jean-Michel JARRE trouve et enregistre une idée musicale qui lui fait penser à Oxygène et qu’il met de côté (et qui deviendra "Oxygène 19"). À la suite d’Electronica, le quarantième anniversaire d’Oxygène approche et JARRE décide de rendre hommage à son œuvre maîtresse en en composant une suite… enfin une suite de suite, puisque entretemps il y a eu Oxygène 7-13 (1997) (d’ailleurs renommé Oxygène 2 en 2016 avec une retouche de la pochette dans un souci d’homogénéité). Pour l’occasion, il décide de s’imposer les mêmes contraintes créatives que pour Oxygène premier du nom: composer un nouvel album en deux mois et le publier à la fin de l’année 2016, quarante ans presque jour pour jours après… bon, bref.

Voilà pour le contexte. Désormais vous me voyez venir: risque de redite, tout ça… Les défauts d’Oxygène 7-13 sont encore partiellement présents ici: thèmes musicaux et sonorités 'vintage' spécialement choisies pour évoquer le glorieux album de 1976, en particulier sur les parties 18 et 19 qui lorgne à la fois vers "Oxygène part V" et "Équinoxe part II", ou sur la partie 20 qui recycle carrément le thème de la partie VI (brièvement certes, mais c’est suffisant pour me faire tiquer). Pourtant, la technologie aidant, Jean-Michel JARRE a ici fait preuve de davantage de finesse que sur Oxygène 7-13. Il introduit de nouveaux éléments tout en évoquant l’ambiance d’Oxygène. Ainsi, les nappes d’Eminent des parties 15 ou 17, intégrées à une trame sonore moderne, passent mieux que les références grossières et mal digérées des parties 9 ou 13. Les thèmes musicaux semblent également moins décalqués.

Oxygène 3 tient mieux la route que ses prédécesseurs car il est davantage porté sur l’atmosphère que sur les gros tubes qui tachent. Il y a certes la partie 17 dont le refrain est accrocheur, un peu trop calibré mais rien de compromettant. Le problème de l’album est justement qu’il est tant basé sur les atmosphères que la structure musicale s’en trouve négligée, embêtant pour une œuvre à vocation mélodique. Les parties 14, 17 et 20 possèdent les thèmes les mieux caractérisés, mais les intervalles sentent souvent la semi-improvisation, avec une manie de l’auto-citation qui n’a pas complètement disparue. Oxygène 3 est donc à mon sens un album correct, mais avec encore un peu trop de facilités pour réellement me convaincre.

2 ½ sur 5