A-HA est un malentendu de la musique Pop, un quiproquo, une énigme, que dis-je ? un mensonge... Considérés depuis leurs débuts comme un groupe pour midinettes dans les années 80, ils ont depuis lors toujours souffert de cette catégorie dans laquelle les médias les ont enfermés. La faute à des singles ( 'take on me', et 'the sun always shines on tv'), parus sur leur premier album., imparables, et dotés de synthétiseurs alors très en vogue à cette époque.

Alors oui, ils ont certes joué de leur notoriété, le trio étant loin de ressembler à quasimodo, et l'on pense bien sur en premier lieu à son chanteur, le bellâtre à la beauté toute scandinave, à la voix aux 8 octaves. Avec une carrière en dents de scie, autant magnifique que chaotique, la séparation inévitable dans les années 90 étant la fin d'une ère pour en commencer une nouvelle en 2000... Toujours est-il que cet album, le deuxième de la reformation, est une pépite pop que peu de groupes ont pu s'offrir durant cette décennie. Un joyau de sophistication, avec un véritable travail de composition, sans l'aide de compositeurs extérieurs, des chansons fines, sensibles, belles et bénéficiant d'une réelle conviction d'écriture...

Alors oui, vous ne trouverez plus ici de singles surgelés norvégiens arrosés de claviers « Bontempi », c'est ce qu'on appelle la maturité... Ceci étant, certains titres ont eu un succès relatif dans certains pays d'Europe parce que, Monsieur, Madame, l'Europe est encore le dernier bastion reconnaissant des œuvres artistiques qui peuvent éventuellement devenir commerciales... A-HA est une force créatrice scandinave qui n'a jamais été comprise, surtout par les Américains, toujours bienveillants, comme en atteste leur histoire bien-entendu, hum hum… Ecouter cet album, c'est se sentir beau de l'intérieur, être investi d'un sentiment de positivisme, tout autant qu'être observateur de notre société.