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POST PUNK DéSESPéRé  |  COMPILATION

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ALBUMS STUDIO

1979 2 Unknown Pleasures
1980 3 Closer

COMPILATIONS

1981 Still
1988 1 Substance 1977 - 1980
 

1979 Unknown Pleasures
 

- Style : Death In June
- Style + Membre : New Order
 

 The Eternal (856)

JOY DIVISION - Still (1981)
Par NOSFERATU le 27 Août 2018          Consultée 2623 fois

En guise de préambule, on commencera par des extraits de ma modeste contribution écrite dans l’excellent ouvrage de l’ami Pedro Penas y robles, fanatique devant l’éternel, intitulé « Joy division, paroles de fan » (Editions du Camion blanc) : »J’ai découvert Joy en 1983, à quinze ans au lycée, à cette époque, j’oscillais entre le hard rock et le punk (…) mais déjà l’imagerie noire des groupes Cold Wave/New Wave me fascinait comme les premiers CURE et surtout les LORDS OF THE NEW CHURCH(…) au début je détestais, je trouvais çà trop noir, une sorte de « musique de cadavres » , les vocaux de Ian Curtis trop monotones , puis au fur et à mesure j’ai appris à mieux comprendre la musique et à adorer ces titres »(…) « Avec JOY c’était plus des sentiments enfouis comme une certaine mélancolie et qui ne s’exprimaient, pas, par pudeur, je pense… JOY m’a montré que je pouvais être triste et pleurer aussi ! »

La geste de JOY commence dans une Manchester glaciale ravagée par le virus punk innoculé dans la ville par un mythique concert des SEX PISTOLS un soir de juin 1976. Dans la fameuse salle, les membres des BUZZCOKS, pas encore prêts pour jouer, ceux des futurs THE FALL, et la bande des prochains WARSAW/JOY DIVISION. Le futur chanteur de ces derniers Ian Curtis, déjà inspiré par le krautrock robotique de KRAFTWERK, le « folk urbain » du VELVET UNDERGROUND, le sider rock des STOOGES et le rock solaire des DOORS, est estomaqué par l’ultra violence de la bande du « pourri ».

C’est d’abord les prémices de WARSAW , avec des compositions stoogiennes « à l’anglaise » minimalistes et rageuses. Puis le combo plutôt froid s’oriente vers ce que l’on va bientôt appeler la « cold wave ».
Pour esthétiser ce genre, un nom hyper provocateur (donc punk), JOY DIVISION , faisant allusion aux détenues des camps de concentration réservées aux soudards nazis. C’est en effet l’époque des croix gammées portées par SID VICIOUS, des films « nazisploitation », de « portier de nuit » de Cavani, tout ce qui peut choquer la bourgeoisie dans ce qu’elle a enfanté de pire. Deux disques fondamentaux suivent, le premier, « Unknown pleasure » incarnant la noirceur à l’état brut, décrivant la ville de Manchester en « capturant son espace et sa claustrophobie dans un style gothique moderne » pour le critique « gonzo » Jon Savage.

Gothique …Le mot est laché . Mais on se demande si Ian aurait adoubé par la suite des combos comme de futurs poseurs à la SISTERS OF MERCY (le « goth band » archétype que l’on a bien écouté ado évidemment mais qui a terriblement vieilli). Mais puisqu’ on parle d’influences, la psyché des activistes « dark rockers » de BAUHAUS, CURE ou plus tard SONIC YOUTH auront été bien atteintes par ces litanies baudelairiennes…
Leur second lp « Closer » suinte aussi le désespoir mais est plus « dansant » annonçant presque les prémices de NEW ORDER (la suite de JOY avec les survivants de cette cataclysmique aventure). Et dans les compils l’excellent « substance » avec les énergiques titres de WARSAW, plus les grands hymnes ténébreux que sont « love will tear us appart » (leur hit absolu), « transmission » et le cinglant « she’s lost control ».
Il y a aussi la compilation « still » posthume avec des raretés et un enregistement live à High Hall à Birmingham University datant de mai 1980.

Sortie en 81 après le fameux suicide, donc, de Curtis finissant tragiquement en pendaison « nervalienne » quelques mois plus tôt. Suicide, on le sait, du à une lourde dépression liée à ses crises d’épilepsie (entrainant paradoxalement des convulsions scèniques dignes du théâtre de la cruauté d’Artaud) et à sa liaison mouvementée avec sa femme… Pas mal de morceaux sont extraits de face b. Tout ce qui caractérise Joy s’entend : cette voix maladive et dramatique (gamin, quand je l’entendais, je croyais sérieusement que ce type avait au moins 45 ans !). Le chant sombre de Ian annonce une longue descendance goth qui se déploie entre grandiloquence et réelle affection parmi ses innombrables héritiers. Presque une voix de bariton d’un gamin perturbé de la banlieue de Manchester…

La lourde basse de Peter Hook est bien mise en avant, la batterie terriblement tribale , la guitare presque « shoegazze » avant l’heure, tous les instruments illustrent les plaintes désespérées de Ian. On parlera à ce sujet d’osmose dramatique… Entre post punk désincarné et proto electronica…Voilà, en effet,le matériel sonore de cette « divison de la joie ». Le coté énergique du premier courant se ressent sur des morceaux comme le strident « exercice one », le trépidant « ice age » ou le hargneux « dead souls ». La pulsation électronique annonçant les futurs travaux d’un NEW ORDER est plus présente sur d’autres titres comme « Something must break".

Le live constituant la seconde partie de cet opus démarre en fanfare, avec cette reprise délicieusement lancinante du « sister ray » du VELVET , certainement une des plus grosses référence du quatuor new wave. Et là je ne peux encore m’empêcher de me citer dans l’ouvrage cité plus haut : « Je me souviens d’une soirée où un type avait passé la reprise de « sister ray » complètement apocalyptique. Je dansais dessus puis je me suis écroulé à la fin du morceau … ».

Suit dans le désordre (« disorder » ?) d’autres hymnes comme « ceremony » avec sa guitare préfigurant le rock épique typique des années 80, « Transmission » où le cri d’un Ian démontre terriblement le malheur qui va bientôt arriver, « disorder » sonnant plus punky qu’en studio, « isolation » avec cette voix noyée dans des nappes sombres d’un synthé isolant Ian, c'est le cas de le dire, dans un nuage terriblement gris …
Sur l’atmosphérique « decades », Ian s’effondre , un mauvais présage …Le live finit par un énergique « Digital » , dernier hurlement scènique de l’homme le plus triste du Royaume Uni…
Quinze jours plus tard, il sera définitivement ailleurs…

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   NOSFERATU

 
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- Ian Curtis (chant)
- Peter Hook (basse)
- Stephen Morris (batterie)
- Bernard Sumner (guitare)


1. Still[disque 1)
- exercise One
- ice Age
- the Sound Of Music
- glass
- the Only Mistake
- walked In Line
- the Kill
- something Must Break
- dead Souls
- sister Ray
- ceremony
- shadowplay
- means To An End
- passover
- new Dawn Fades
- transmission
- disorder
- isolation
- decades
- digital
2. Disque Deux : Live At High Wycombe Town Hall
- the Sound Of Music
- a Means To An End
- colony
- twenty Four Hours
- isolation
- love Will Tear Us Apart
- disorder
- atrocity Exhibition
- isolation
- the Eternal
- ice Age
- disorder
- the Sound Of Music
- a Means To An End



             



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