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George HARRISON - Extra Texture (1975)
Par LONG JOHN SILVER le 22 Novembre 2015          Consultée 4891 fois

En 1975 George Harrison sera le dernier artiste à publier un disque vinyle sur le label à la pomme. Celui qui avait lancé Apple avec « Wonderwall Music », ferme le banc avec un single extrait de l‘album Extra Texture (Read All About It), l’évocateur « This Guitar (Can’t Keep From Crying) ». Et comme pour signifier qu’Apple c’est fini, l’étiquette centrale du disque dévoile un trognon en lieu et place de la pomme verte réglementaire.
Pourtant tel n’était pas son projet initial puisque celui-ci avait prévu de s’occuper du groupe SPLINTER pour le compte du label Dark Horse, dont il est le créateur. L’affaire annulée, voilà notre homme qui se retrouve seul, en studio avec du temps devant lui. Décision est prise de finaliser quelques titres personnels, d’autant que George semble être en verve. Il est alors aisé pour l’ancien Beatle d’appeler une poignée d’amis musiciens à la rescousse, pour lui Jim Keltner, Paul Stallworth et David Foster, se déplacent tout de suite. Après Klaus Voormann ou encore Billy Preston, Tom Scott et Gary Wright ne se feront pas prier pour venir enregistrer.

On évoque rarement l’état de la pop en 1975, bien sûr il y’a les Wings qui dominent, Macca a même invité George parmi le gratin rock pour la soirée de lancement de Venus And Mars, John a fait son effet avec Walls And Bridges puis Rock’n’Roll, or il s’apprête à s’éloigner durablement du Show Biz pour cause de paternité, sinon Nilsson va sur son déclin quand Al Stewart commence à faire parler de lui, Elton John rayonne dans les linéaires et ça donne des idées à Rod Stewart. Fleetwood Mac n’avait pas encore envahi les ondes mais se préparait activement à le faire. État des lieux quelque peu sommaire, j’en conviens, néanmoins le mouvement, engendré par les 60’s, qu’on imaginait perpétuel semble tout de même s’être quelque peu grippé. Bien entendu cela est faire fi de tous les courants directement ou non engendrés par l’explosion pop et des inventions qu’on lui doit. George est déjà un ancien combattant, au moins depuis la sortie de Dark Horse sinon celle de Living In The Material World, il campe sur ses acquis et ses disques se vendent moins.

Qu’est-ce qu’un bon disque de musique pop au fond ? Un recueil dont on peut reprendre les chansons chez soi avec sa guitare, tranquillement assis dans son canapé ? Des mélodies qui restent en mémoire, accompagnées de paroles simples et accrocheuses ?
Sans doute y’a t-il beaucoup de cela, mais l’intention reste primordiale. Surtout quand on vient du rock. Depuis quelques années George verse dans le prosélytisme pro Krishna, dont le symbole est ici reproduit sur une pochette d’album orange pétant où les lettres du titre ont été découpées.*
Cependant les textes des chansons se font tout de même moins explicites, Harrison sort d’une période éprouvante et il a recours aux mêmes palliatifs (alcool/drogues) que ceux utilisés par l’écrasante majorité des membres de la jet-set qui l’entoure. La méditation ne fait pas (encore) tout.

L’album commence avec son premier single, « You », où on croit retrouver l’ambiance de « Wha Wha »**, et pour cause, ce titre qui date de 1971, destiné à Ronnie (femme de Phil) Spector, connut la même destinée que « Try Some, Buy Some »***, George en conservant l’instrumental pour y enregistrer sa voix. Le morceau est emballant malgré un motif répétitif, cela se veut être un hommage à la soul early 60’s mais ça reste très pop/rock et c’est frais. S’ensuit « The Answer At The End », fort belle ballade où s’exprime le talent du mélodiste singulier qu'est George, puis « This Guitar (Can’t Keep From Crying) » - second single de l’album - outre le clin d’œil appuyé sur son titre à « While My Guitar Gently Wheeps » ou sa progression chromatique avec sa basse jouée au synthé, parvient à maintenir un niveau honorable si on la compare avec son (inatteignable ?) aînée. Plus loin « World Of Stone » n’est pas antipathique non plus, c’est vrai que ça joue grave bien derrière : Keltner, Voormann, Foster, Wright, Ed Davis. Ces mecs sont sur tellement de disques, notamment ceux de Nilsson, Lennon et Starr. De solides piliers quoi. Qui a dit de bar ?

« Ooh Baby (You Know That I Love You) », hommage à Smokey Robinson, fait partie de ces ballades langoureuses bien fichues et réalisées mais tout de même un poil ennuyeuses. « Can’t Stop Thinking About You », dans le même style est encore moins réussie, on frôle l’insipide même.
On sent poindre l’amertume de l’auteur à la lecture de titres tels que « Tired Of Midnight Blue » ou « Grey Cloudy Lies », cela réussit bien à la première dans un registre West Coast encore une fois remarquablement interprété quand la deuxième s’avère être mignonette et pas désagréable pour deux sous sans être mémorable. Le final « His Name Is Legs (Ladies And Gentlemen) », titre rythmé avec ses trouvailles de production, réinstalle les intentions soul/funk de « You » sur un groove affirmé mais manque peut être d’un poil de pep's, de fraîcheur voire d’extraversion pour être complètement convaincant.

Du point de vue de l’écoute, l’album reste fluide de bout en bout, moins lancinant que les deux précédents disques, il compte peu de titres médiocres, les sermons se font plus light que précédemment, il est plus romantique ce qui n’est pas désagréable, mais manque de quelques étincelles pour être vraiment abouti. « Pas désagréable », « honorable » voilà pour les mentions attribuables à cet ensemble bien peaufiné, d’ailleurs on conviendra plutôt qu’ Extra Texture (Read All About It) est un disque honorable de pop plus qu’il n’est un disque de pop honorable. Oui, tout tient dans cette nuance.


* L’idée n’a finalement été conservée que sur les éditions US et japonaises en raison du coût de production.
** Chanson figurant sur All Things Must Pass (1971) produit par Phil Spector et George Harrison
*** Chanson publiée en 1973 sur Living In The Material World, enregistrée par Ronnie Spector ce titre passera inaperçu condamnant la sortie de « You » déjà en boite.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- George Harrison (chant, guitares acoustique et électrique, piano, a)
- Jesse Ed Davis (guitare)
- Gary Wright (piano électrique, orgue, synthétiseur)
- David Foster (piano, piano électrique, orgue, synthétiseur)
- Leon Russell (piano)
- Nicky Hopkins (piano 6 et 7)
- Billy Preston (piano électrique 10)
- Klaus Voormann (basse)
- Carl Radle, Paul Stallworth, Willie Week (basse)
- Jim Keltner (batterie)
- Jim Gordon, Andy Newmark (batterie)
- Bobby Keys (saxophone tenor)
- Jim Horn (saxophone 1)
- Tom Scott, Chuck Findley (cors 4 et 10)


1. You
2. The Answer’s At The End
3. This Guitar (can’t Keep From Crying)
4. Ooh Baby (you Know That I Love You)
5. World Of Stone
6. A Bit More Of You
7. Can’t Stop Thinking About You
8. Tired Of Midnight Blues
9. Grey Cloudy Lies
10. His Name Is Legs (ladies And Gentlemen)



             



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