AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Je n'ai jamais été très convaincu par cette musique. Elle a été réalisée pour le film du même nom de Frédéric Rossif en 1971 et publiée en tant qu'album studio, son deuxième 'officiel', en 1973. Je ne nierai pas que faire une musique essentiellement électronique aussi tôt était ambitieux et le résultat est très valable dans ce contexte. Malgré tout, en connaissant toutes les merveilles que VANGELIS a réalisées plus tard avec du meilleur matériel mieux maîtrisé, je me dois de relativiser.

Outre les petits morceaux anodins que sont l'intro et l'"Ours musicien", on a droit à la musique la plus ambiante écrite par le compositeur. Les cinq morceaux sont fort lents et jouent beaucoup sur les nappes électroniques et sur le piano Fender Rhodes. Le tout est fort délicat, parfois un peu dépouillé. Malheureusement, ce type de musiques rend les imprécisions assez flagrantes. Par exemple, "La mort du loup" me paraît maladroite. De manière générale, plusieurs passages me semblent patauds.

Ensuite, mon problème principal est un peu plus difficile à expliquer, c'est quelque chose de très personnel, je pense. Quand j'aime de la musique ambiante, en général les mélodies sont moins nettes ou en tout cas moins romantiques, comme ce qu'on trouve dans Opéra sauvage par exemple. Dans la première partie, ces mélodies un peu évidentes renforcent en outre le caractère très triste, certes normal au vu du titre. Une telle mélancolie est un peu difficile à supporter, surtout avec le son imprécis et peu propre qui donne un certain caractère irréel et une impression nostalgique supplémentaire. La deuxième face correspond nettement plus à mes goûts, c'est vraiment très calme et méditatif, à écouter avec recueillement.

Au final, pour toutes ces raisons, je mettrai logiquement une note moyenne. Heureusement, VANGELIS a par la suite évité ce type d'ambiance qui me cause un sentiment de malaise. Je reconnais tout de même que ce travail précoce était très prometteur et L'apocalypse des animaux est à tout le moins un document important des débuts de la musique électronique.