« From The Cradle » est tout simplement le meilleur album de blues électrique que le guitariste ait pu sortir. Il résume à lui seul l’esprit Clapton : du pur blues habilement modernisé dans l’esprit des productions 90’s, propre, sans la moindre fioriture, impeccable de bout en bout.

Et pour cause, « Hoochie Coochie Man », « I’m Tore Down », « Driftin’ » sont autant de standards du blues composés par les plus grands, par les géniteurs du style. L’avantage de cet album est qu’il constitue une véritable porte ouverte au style en puisant notamment chez Willie Dixon, Muddy Waters, Elmore James et Freddie King. On ne peut qu’encenser la manière qu’a Clapton de nous faire vivre (ou revivre) ces compositions. Il maîtrise totalement son instrument, fait preuve d’une sacrée dextérité à la slide, et sa voix est plus travaillée et mature que jamais.

Seize titres ça peut sembler beaucoup, voire trop, mais c’est sans compter la qualité de chacun. Aucun morceau n’est superflu car tous sont remaniés (parfois imités) avec brio. En revanche, il serait plus prudent pour les néophytes du genre d’écouter « From The Cradle » en plusieurs fois, au risque de faire une overdose de blues. Ça serait dommage.

Après ce chef d’œuvre, qui porte Clapton au firmament de sa carrière, celui-ci se contentera la majeure partie du temps de productions studios tirant vers la pop/folk un peu facile. Aaah l’effroyable tentation qu’est la « musique tout public ». Beaucoup résistent, la plupart succombent.