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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1970 Emerson, Lake & Palme...
1971 Tarkus
  Pictures At An Exhibitio...
1972 Trilogy
 

- Style : Yes, Nektar
- Membre : P. P. Arnold , Keith Emerson , Black Sabbath, Atomic Rooster, Asia, King Crimson
- Style + Membre : The Nice , The Best
 

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EMERSON, LAKE & PALMER - Tarkus (1971)
Par LULUBELLEIII le 2 Octobre 2009          Consultée 7828 fois

Qu'est ce que le Tarkus? Oh, eh bien c'est une grosse bêbête, mi-tank mi-tatou, assez étrange et qui fait vraiment peur.
En plus d'être le titre de l'album, c'est en effet une pièce d'une durée approximative de 20 minutes, qui occupe entièrement la face A du vinyle (même si on a des CD maintenant, je tenais à le préciser quand même).
La première fois qu'on tombe sur cet animal, on a tendance à partir en courant. Mais étant donné que partout, on ne tarit pas d'éloges à son propos, on décide tout de même de persévérer, pour peut-être, revoir notre jugement hâtif.

On commence par essayer d'obtenir de plus amples informations concernant la naissance de la bête.
Elle est née dans l'imagination fertile de Keith Emerson qui crée alors une pièce dans laquelle pourra s'exprimer toute sa virtuosité pianistique et qui s'articule autour d'un concept: l'histoire du Tarkus dont chaque épisode est relaté dans une des sept parties que compte l'oeuvre.
Rapide résumé de ses aventures : Un oeuf éclot lors d'une éruption volcanique (Eruption), le Tarkus sort de cet oeuf. A partir de là, si l'on se réfère aux illustrations (vraiment moches, on dirait les dessins d'un gamin de 2 ans) contenues à l'intérieur du livret, on en conclut qu'il se bat avec diverses créatures toutes plus alambiquées les unes que les autres. Comme il est super fort, il les surpasse toutes... jusqu'à ce que se pointe une manticore (Manticore), c'est-à-dire un genre de sphinx qui réussit à faire tomber le redoutable tank-tatou. Celui-ci devient alors un Tarkus aquatique (Aquatarkus), un peu comme s'il suivait la Théorie de l'Evolution en sens inverse.
Toute cette histoire a peut-être une signification plus profonde, mais les textes et les titres des différentes parties ne nous aident pas à la trouver, on va donc passer rapidement là-dessus et s'intéresser à la musique en elle-même.

C'est incontestablement une grande pièce progressive, dans le plein sens du terme, c'est-à-dire qu'elle possède les qualités mais aussi les défauts caractéristiques du genre. Virtuosité des musiciens, richesse des sons, complexité des arrangements et développements épiques peuvent rapidement se muer en démonstrations inutiles et orgueil mal placé, manque de spontanéité, longueurs et inaccessibilité de l'oeuvre si on tombe dans l'exagération... et la limite entre le génial et le grotesque est souvent ténue, comme on peut le constater en écoutant certains passages d'"Iconoclast", mais surtout de "Mass" et de "Manticore" qui tombent dans les travers sus-cités.

Mais heureusement, Greg Lake est là pour apporter sa cohérence au morceau. Et pourtant, au départ, il n'est pas du tout convaincu par ce monstre que propose Emerson. Il finira par participer, pour le plaisir de nos oreilles ! Ses lignes de chant, merveilleusement placées, et sa magnifique et mélodique partie "The Battlefield", contenant un de ses rares solos à la guitare électrique, très aérien, participent grandement à faire de Tarkus un incontournable d'ELP, et même du rock progressif en général. Et la fin grandiose "Aquatarkus", avec en prime un rappel du « thème », permet d'oublier rapidement les errements de la bête à mi-chemin.

On me souffle dans l'oreillette que Tarkus n'est pas l'unique pièce de cet album et qu'il faudrait peut-être que je passe à la suite. Mais quelle suite ? La Face B est un peu terne par rapport au morceau-titre, mais néanmoins recèle quelques bijoux pour qui prend le temps de l'écouter sans lorgner sans cesse de manière nostalgique du côté de l'étrange et épique Tarkus.
"Jeremy Bender" est un petit western assez insignifiant, version « je danse le country et je tape dans mes mains ». On passe...
"Bitches Crystal" est un peu plus intéressante, ne serait-ce que pour le solo d'Emerson et la voix de Lake, énergique et entraînante. Mais là non plus, on ne crie pas au génie.
"The Only Way", qui oscille souvent entre le mélancolique et le sombre, est en réalité une sorte de compilation d'oeuvres classiques qui comprend des extraits de « Toccata in F » et « Prelude VI » de Jean Sebastien Bach. Mais le tout est très bien agencé, inclut encore de magnifiques passages vocaux de Lake, et peut amener des novices en matière de musique classique comme moi à s'intéresser à certaines oeuvres de grands compositeurs. On dit merci ELP !
Cet « hymne » possède une suite, "Infinite Space", qui n'est malheureusement pas d'aussi bonne facture que lui, elle est répétitive et traîne en longueur comme son nom nous l'indique en guise de mise en garde... Même les habituelles fioritures pianistiques d'Emerson paraissent fades, c'est dire !
Heureusement, "A Time And A Place" nous fait rapidement oublier ce titre moyen, grâce encore une fois à Lake qui s'énerve et nous surprend par la pureté et l'impact de ses mélodies.
Mélodies qui sont très bien portées par un instrumental de grande beauté, de grande variété, et qui ne se perd pas dans des divagations inutiles et pompeuses pour aller droit à l'essentiel. La batterie de Palmer est variée, précise et vraiment adaptée aux différents développements du morceau, en particulier à la montée en puissance progressive du chant dans la première partie. Quant à Emerson, il sait rester sobre et efficace dans son jeu, et même ses solos sont moins emphatiques que d'habitude, ce qui prouve qu'il sait s'adapter quand il le faut.
Enfin, l'album se clôt sur un rock classique et pour le moins anecdotique, « Are You Ready Eddy », qui a été apparemment écrit à l'intention de leur ingénieur du son du moment, qui se prénomme Eddie. Certains voient dans la conclusion de cet album un trait d'humour, un clin d'oeil au second degré. Soit. Il n'en reste pas moins que cet opus se ferme sur un coup de moins bien.

Ce Tarkus est donc, à l'image de son morceau-titre, une chose étrange, un peu hétérogène dans la qualité, parfois bancale, parfois géniale.
Il faudra attendre Trilogy pour ne plus trouver ces défauts qui alourdissent quelque peu les compositions.
L'album est un « must-have » dans toute bonne discographie prog, mais je ne le conseille pas en premier lieu, pour découvrir le groupe.

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   LULUBELLEIII

 
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- Keith Emerson (claviers, voix)
- Greg Lake (guitares, basse, voix)
- Carl Palmer (percussions, batterie, voix)


1. Tarkus (eruption, Stones Of Years, Iconoclast, Mas
2. Jeremy Bender
3. Bitches Crystal
4. The Only Way (hymn)
5. Infinite Space (conclusion)
6. A Time And A Place
7. Are You Ready Eddy?



             



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