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SPACE ROCK  |  STUDIO

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1970 Hawkwind
1971 In Search Of Space
2019 All Aboard The Skylar...
2021 Somnia
 

- Membre : Amon DÜÜl Ii, Arthur Brown , Lemmy, Slim Jim & Danny B., Richard Wahnfried , High Tide, Pretty Things/yardbird Blues Band, MotÖrhead, Blind Faith, Cream
- Style + Membre : Hawklords, Nik Turner , Gong, Dave Brock , Robert Calvert
 

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HAWKWIND - Quark, Strangeness And Charm (1977)
Par PSYCHODIVER le 19 Mai 2024          Consultée 283 fois

La scène se déroule en plein Paris. Un véhicule avec à son bord des chevelus comme sortis d'un free festival s'ajoute au trafic. À ses trousses, un homme en habits para-militaires intégraux. Lunettes d'aviateur vissées sur le crâne et sabre à la main, le soldat de choc Kenjutsu Mad Max hurle à la voiture de s'arrêter sur le champ. Profitant d'un feu rouge, il atteint l'automobile mais échoue à ouvrir la portière. Le véhicule redémarre en trombe dès lors que le feu passe au vert, abandonnant son poursuivant, Robert 'Captain Lockheed' Calvert, sous les yeux médusés des badauds. C'est sur cet épisode survolté que s'acheva la tournée française d'HAWKWIND de 1977. En attendant, lorsqu'on débarque à l'aéroport Charles De Gaulle avec dans ses valises des grenades, des revolvers, une collection de sabres, des manuels d'initiation à la guérilla urbaine et le manifeste de Septembre Noir, on est en droit de se dire que le futur s'annonce explosif.

Féru de lectures corrosives et observateur (trop) perspicace de son temps, Robert Calvert atteint un niveau de dangerosité rock jamais vu au cours de l'année punk. Son caractère erratique de nature se voit décuplé tandis qu'il se perd dans ses obsessions radicales où la lutte armée contre l'essor d'une modernité prédatrice et aliénante doit être privilégiée. Tellement parti loin le Bob qu'on ne sait plus si ce que l'on voit sur scène résulte d'une performance absolue ou d'une réelle conviction. Il est vrai que les concerts de l'époque dépotent. Du pur grand spectacle. Exit les danseuses : place à un frontman à l'énergie illimitée que son rival de la plume Michael Moorcock qualifiera de meilleur au monde. Ça cours partout. Les figurants déguisés se succèdent. Les balles (à blanc) pleuvent et les lames fendent l'air avant de se planter dans la scène transformée en exutoire à fantasmes science-fictionnel comme anti sociétaux. Essayez de vous imaginer les pulps d'Edmond Hamilton, Robert Heinlein et Frank Herbert revisités par Georges Habache, Rudi Dutschke et Fusako Shigenobu. Oui, ça peut choquer certains. Mais en 77, chacun rivalisait d'attitude destroy. Et dans ce domaine, Mad Bob ne souffrait d'aucune concurrence (tout au plus celle des SEX PISTOLS).

Astounding Sounds Amazing Music n'était qu'un amuse-bouche. Le retour d'HAWKWIND sur Terre après son exil spatial de 1971 à 1974 se déroule sur Quark Strangeness And Charm et ce dès les visuels. Preuve de la vitalité retrouvée des freaks : la présence de ce qui leur faisait défaut depuis l'emballage hideux de Warrior On The Edge Of Time, une belle pochette. Si Barney Bubbles est aux abonnés absents cette fois-ci, il est néanmoins remplacé par les experts d'Hipgnosis, visiblement fascinés par la Battersea Power Station (ils avaient mis en avant ses extérieurs via le Animals du FLOYD quelques mois auparavant, ils transcendent désormais ses intérieurs).
En terme de tracklist, c'est un sans faute. HAWKWIND n'a rien perdu de sa faculté à faire voyager l'auditeur. Passant du midwest radioactif traversée par une "Damnation Alley" si cher à Roger Zelazny et son Hell Tanner à l'Orient en crise de "Hassan I Sabbah" où le vieux de la montagne se révèle être Muad'Dib, lançant ses fremens contre Tel Aviv et Dubaï. Année punk oblige, la provoc' est de sortie. En atteste le déjanté morceau titre qui se paye les gueules des icônes de la science, ces puceaux à perpétuité qui préfèrent la relativité et les trois noirs à la moindre demoiselle. Un morceau très STRANGLERS dans l'âme. Pas étonnant que l'impayable J.J Burnel en soit fan. Comme pas mal de ses congénères no future d'ailleurs. Qu'ils soient John Lydon, Howard Devoto, Joe Strummer, Captain Sensible ou Stephen Morris, tous revendiquent l'héritage d'HAWKWIND qui en 1977 parvenait à unir ses premiers fans devenus ou en phase de devenir des références à un public plus jeune bientôt acquis à sa cause. Confronté à leurs enfants, les HAWKS n'accusent aucune baisse de régime, entre une réflexion sur la dégradation de leur Terre adorée (poignante "Fable Of A Failed Race", suite logique des "We Took The Wrong Step Years Ago", "One Change" et "Wind Of Change"), un commentaire doux-amer sur leur passé ("The Days Of The Underground" qui semble annoncer les exactions de Gary NUMAN via sa TUBEWAY ARMY) et des instrumentaux de qualité (l'indus avant l'heure de "The Forge Of Vulcan" et l'outro tapageuse d'un "Iron Dream" là encore assez subversif) : l'équipage du cuirassé spatial de Ladbroke Grove ne déçoit pas.

Enfin, impossible d'évoquer Quark Strangeness And Charm sans consacrer quelques lignes à "Spirit Of The Age". Soit LE morceau de HAWKWIND définitif. Ou comment résumer les ambitions et les codes d'un artiste en une chanson. Rassembler les thématiques de science-fiction les plus nobles (clones, aventures spatiales, robotique, amour au-delà du temps et de l'espace, lutte pour la vraie liberté dans un avenir sombre et absurde) sur de la musique conciliant le meilleur de NEU!, du FLOYD, de MAGAZINE, de KRAFTWERK et du BLUE ÖYSTER CULT. Un ensemble tragique et épique matérialisant une conception poétique du do it yourself où la plume de Robert Calvert (vocalement impeccable), comme l'imagerie incomparable des freaks prend toute sa dimension évocatrice. Un grand moment de rock, par extension la plus grande chanson de tous les temps selon votre serviteur. De la trempe de "Echoes", "Hero" ou "Astronomy". Immortelle, quel que soit son traitement, en studio comme sur scène.

Quark Strangeness And Charm est un grand HAWKWIND. En l'absence du quintessentiel Doremi Fasol Latido, ce cru 77 serait mon préféré du collectif de Dave Brock. Et le groupe n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Entre suite tardive et projet parallèle mais pas trop, le HAWKWIND Calvertien avait encore bien des joyaux à proposer.

𝘍𝘰𝘳 𝘵𝘩𝘦 𝘸𝘪𝘯𝘨𝘴 𝘰𝘧 𝘢𝘯𝘺 𝘣𝘪𝘳𝘥,
𝘖𝘵𝘩𝘦𝘳 𝘵𝘩𝘢𝘯 𝘢 𝘣𝘢𝘵𝘵𝘦𝘳𝘺 𝘩𝘦𝘯.

𝘛𝘩𝘢𝘵'𝘴 𝘵𝘩𝘦 𝘴𝘱𝘪𝘳𝘪𝘵 𝘰𝘧 𝘵𝘩𝘦 𝘢𝘨𝘦...

𝘚𝘱𝘪𝘳𝘪𝘵 𝘰𝘧 𝘵𝘩𝘦 𝘢𝘨𝘦...

𝘚𝘱𝘪𝘳𝘪𝘵 𝘰𝘧 𝘵𝘩𝘦 𝘢𝘨𝘦...

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   RED ONE

 
   PSYCHODIVER

 
   (2 chroniques)



- Robert Calvert (chant, percussions, effets)
- Dave Brock (guitare,synthétiseurs, choeurs)
- Simon House (claviers, violon, choeurs)
- Adrian Shaw (basse, choeurs)
- Simon King (batterie, percussions)


1. Spirit Of The Age
2. Damnation Alley
3. Fable Of A Failed Race
4. Quark, Strangeness And Charm
5. Hassan-i Sabbah
6. The Forge Of Vulcan
7. The Days Of The Underground
8. The Iron Dream



             



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