Ah çà, on peut dire que je l'avais attendu cet album ! Je découvrais Jean-Michel JARRE depuis peu, Rendez-vous était toujours dans les têtes. J'écoutais inlassablement sa discographie et espérais donc beaucoup de cette sortie. Quel désappointement lorsqu'un espoir est déçu, ou pour le moins mitigé.

On entre en terrain connu avec "Révolution industrielle", plaisant mais un peu poussif, et fainéant par moments (il plagie certaines structures de Rendez-vous II). Mais l'on sent venir l'entourloupe quand arrive ce "London Kid", débarqué de nulle part avec pour seule excuse d'être accompagné de Hank Marvin, en fait, c'était Elvis qui était préconisé au départ, mais il y a eu un problème semble t'il. Quel déconneur ce Jean-Miche, effectivement, on voit les ombres de la facilité commerciale et le manque d'idées sur ce morceau.
Nous procédions ainsi à l'époque : à la fin de la première face, nous retournions la galette, cela s'appelait mettre la face B, les compositions soit s'agrémentaient de cette contrainte soit en jouaient, et quel plaisir ici d'être accueillis par "Révolutions", le signe du ressaisissement ? Jean-Michel envoie du bois et réussit cette fois l'apport d'une musique autre qu'électronique, et il ne lâche pas et distille dans "Tôkyô Kid" une atmosphère musicale qu'il maîtrise parfaitement. Et patatras, c'était trop beau, on vient s'échouer sur "Computer week-end" où l'on assiste à une danse des canards sous LSD pas frais. Quoi ? Il en reste un après çà ? Euh non...: deux, et ça s'annonce mal. Pour résumer "September" comme c'est dit dans les chœurs : "Niais niais niais niais niais niais niais niais niais (ad lib)". Et pour enfoncer le clou de cette indigeste fa(r)ce: une hymne digne d'une pathétique levée de drapeau dans un mauvais film américain avec "L'émigrant", il nous resservira d'ailleurs un copié collé de cette soupe avec Calypso part 3 sur l'album suivant.

Bon, Jean-Michel, c'est pas gentil gentil de décevoir ainsi un gamin de 15 ans, dire qu'à présent je sais qu'à ce moment là il me faudra attendre 9 ans pour espérer un bon album de toi, et pire, que je ne l'écouterais que 25 ans plus tard, "Chronologie" m'ayant à sa sortie totalement détourné de ton œuvre. Et en plus, je te soupçonne d'avoir composé ceci uniquement dans le but d'aller faire le mariole à Londres pour un immense concert dont tu as le secret. Le plaisir des yeux à défauts des oreilles.