C'est vrai, sur Slippery When Wet, il y a ces tubes, au nombre de trois, qui font de l'album un incontournable du hard rock US : "You give love a bad name" et "Living on a prayer", sortis tout droit de la besace du producteur-compositeur-magicien Desmond Child, et "Wanted Dead or Alive" dont les accents country servent parfaitement la guitare de Richie Sambora et le chant de Jon Bon Jovi. Tout cela suffit à faire un succès.

Mais si l'on gratte un peu, on remarque que l'album est loin d'être exceptionnel : on apprécie, bien sûr, l'aspect mordant et "Raise your hands" ainsi que les claviers frénétiques de "I'd die for you" qui rappellent fortement l'introduction du morceau "Runaway" (encore la patte Desmond Child). Sans être mauvais, le reste est au mieux sympathique, et ne marque pas d'évolution flagrante par rapport à l'opus précédent. Le morceau d'ouverture convenu malgré une intro prometteuse ("Let it rock"), les claviers cheap cette fois de "Without love" ou la mièvrerie préjudiciable de la ballade "Never say goodbye" font que l'on ressort de l'écoute de l'album avec un sentiment mitigé, comme un goût d'inachevé. Un album culte, mais pas pour autant réussi de bout en bout.