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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style + Membre : Alan Parsons

The Alan PARSONS PROJECT - Tales Of Mystery And Imagination - Edgar Allan Poe (1976)
Par AIGLE BLANC le 25 Décembre 2014          Consultée 1281 fois

Le premier opus d'Alan Parsons et Eric Woolfson est un projet original, non parce qu'il s'inscrit dans la vogue des albums conceptuels popularisée par le Rock Progressif, mais en raison de ses sources littéraires. Tous les titres s'inspirent en effet des Nouvelles du célèbre écrivain, et poète maudit adulé par Baudelaire et consorts, Edgar Allan Poe. Tales of Mystery and Imagination se présente comme un recueil de chansons, chacune d'entre elles étant la transcription musicale d'une nouvelle du maître américain, initiateur entre autres du récit policier et de l'horreur modernes.
Evidemment, il a fallu trancher dans la longue liste des Nouvelles et le choix opéré demeure assez singulier dans la mesure où les textes les plus emblématiques ont été quasiment tous écartés. Exit Le Puits et le Pendule, Double Assassinat dans la Rue Morgue, Ligeia, Morella, Le Chat Noir, Le Masque de la Mort Rouge, Le Portrait Ovale.
La liste retenue pour le présent album est donc la suivante : Le Corbeau, La Barrique d'Amontillado, Le Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume, La Chute de la Maison Usher et To One In Paradise.

Bien que premier effort studio d'un projet global qui donnera naissance à dix albums, Tales of Mystery and Imagination jette déjà les bases de l'identité intrinsèque du ALAN PARSONS PROJECT, à savoir une collection de chansons Pop parfois mâtinées d'un Rock plus pêchu et interprétées par une armada de chanteurs invités par les deux maîtres de cérémonie que sont Alan Parsons et Eric Woolfson. On y trouve déjà aussi la prédilection d'A.P.P pour les instrumentaux qui feront une grande part de sa gloire, de sorte que lesdits instrumentaux (2 ou 3 par albums) seront réunis en 1988 à l'occasion de la compilation logiquement nommée The Instrumental Works.
A ces élements reconnaissables entre tous, il convient d'ajouter celui de la production toujours impeccable d'Alan Parsons, grand ingénieur du son ayant signé ceux du Sergent Pepper des BEATLES et du Dark Side Of the Moon des PINK FLOYD. A quoi reconnaît-on un enregistrement signé A.P ? Je dirais à sa clarté, chaque instrument trouvant sa place sans jamais empiéter sur celle de ses confrères. C'est ici le règne du beau son, une sorte de perfection dans l'équilibre des balances. Ce n'est pas pour rien non plus que ses disques figurent en première ligne parmi ceux servant à démontrer les qualités d'une bonne chaine-Hi-Fi stéréo.
Il existe deux versions de ce premier album, celle de 1976 et celle de sa première édition CD parue en 1987, très légèrement remaniée pour profiter des dernières inovations techniques dans le domaine digital. Cela se traduit par quelques lignes de synthé en plus sans que cet ajout ne vienne dénaturer l'oeuvre originelle. Le gain le plus profitable est l'ajout d'un narrateur en guise d'introductions à l'instrumental d'ouverture, A Dream Within A Dream, et au second instrumental The Fall of the House of Usher. A ce narrateur, l'immense Orson Welles prête sa diction impeccable en y récitant des phrases d'Edgar Poe. Ses deux interventions, malgré leur brièveté, confèrent à cette version une caution artistique indéniable.

Tales of Mystery and Imagination concentre donc toutes les qualités d'A.P.P mais aussi son défaut le plus récurrent, à savoir le contraste énormissime entre l'ambition appréciable de certaines grandes compositions (ici la suite instrumentale The Fall of the House of Usher) et le caractère anecdotique voire poussif de chansons Pop par trop caricaturales ou kitsch (cf. The Tell-Tale Heart). Cette dichotomie qui plombe la majorité des dix albums les empêche d'accéder au statut de chef-d'oeuvre, à deux exceptions près peut-être (cf. Pyramid -1978- et The Turn of a Friendly Card -1980).
Parmi les réussites ici, on peut nommer les deux instrumentaux. Le premier, A Dream Within A Dream, forme une excellente entrée en matière où se fondent harmonieusement les claviers de Billy Lyall et d'Eric Woolfson, la basse climatique de Joe Puerta, les boucles de la guitare électrique de Ian Bairnson et la frappe énergique aux fûts de Stuart Tosh. Toutefois, ce morceau court ne sert que d'introduction à la chanson The Raven, adaptée du poème le plus célèbre d'Edgar Poe. Les hostilités commencent avec la voix d'Alan Parsons passée au Vocoder qui a le mérite de poser l'ambiance avant que la composition s'amplifie des claviers, de la guitare et du choeur de l'English Chorale dirigé par Andrew Powell, sans-doute le 3°membre essentiel d'Alan Parsons Project, qui propose toujours des arrangements orchestraux de toute beauté.
Le second instrumental, The Fall of the House of Usher, est le titre le plus ambitieux de l'opus, celui qui justifie à lui seul l'écoute de l'album. Composé de 5 mouvements dans la tradition des suites progressives, il alterne avec un rare bonheur les passages orchestraux d'Andrew Powell tellement réussis que j'ai cru à la première écoute qu'il s'agissait d'une interprétation de l'Opéra éponyme inachevé de Claude Debussy. Quant aux mouvements Pop-Rock, ils présentent aussi une musicalité fort poussée où brillent les loops du clavier d'Eric Woolfson et le cymbalum extraordinaire de John Leach. A coup sûr le premier chef-d'oeuvre d'A.P.P offre une toile de fond remarquable à la nouvelle d'Edgar Poe la plus visitée par le cinéma et la musique.
La seule vraie faiblesse de l'album réside dans le titre The Tell-Tale Heart où Arthur Brown au chant se croit dans un groupe de Heavy Metal et livre une performance datée qui s'intègre mal à la composition assez kitsch par ailleurs de Parsons/Woolfson.
Tales of Mystery and Imagination constitue un bon point de départ pour qui veut découvrir le Projet d'Alan Parsons.

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   (2 chroniques)



- Eric Woolfson (claviers, orgues, voix add.)
- Christopher North (claviers)
- Billy Lyall (claviers recorder)
- Burleigh Drummond (batterie, percussions)
- Stuart Tosh (batterie, percussions)
- Kevin Peek (guitares acoustiques)
- Laurence Juber (guitares acoustiques)
- John Miles (guitares)
- David Pack (guitares)
- Ian Bairnson (guitares)
- Darryl Runswick (violoncelle)
- Joe Puerta (basse)
- David Paton (basse, voix add., guitare)
- Les Hurdle (basse)
- Leonard Whiting (narration)
- Orson Welles (narration)
- Francis Monkman (orgues, harpe)
- John Leach (cimbalom, kantele)
- Hugo D'alton (mandoline)
- Alan Parsons (projectron, synthés, voix add.)
- Jack Harris (voix add.)
- Terry Sylvester (voix add.)
- Jane Powell (voix add.)
- Bob Howes Et La Chorale Anglaise (chœurs additionnels)
- Westminster City School Boys Choir (chœurs additionnels)
- Andrew Powell (direction orchestrale, orgues)


1. A Dream Within A Dream.(instrumental)
2. The Raven
3. The Tell-tale Heart
4. The Cask Of Amontillado
5. The System Of Doctor Tarr And Professor Fether
6. The Fall Of The House Of Usher.(instrumental)
7. I-prelude
8. Ii-arrival
9. Iii-intermezzo
10. Iv-pavane
11. V-fall
12. To One In Paradise



             



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