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1973 Montrose
1974 Paper Money
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MONTROSE - Paper Money (1974)
Par TOMTOM le 3 Février 2016          Consultée 3103 fois

Nous sommes en 1974, Ronnie Montrose est chafouin. Imaginez : vous avez sorti l’année d’avant un disque visionnaire, totalement fou, et à la fin ce sont ces péquenauds de Grand Funk (« We’re An American Band ») qui raflent la mise. Thug life. Ronnie veut donc changer de cap : fini le « tiens-vl’à-du-heavy-metal-pan-en-plein-dans-ta-tronche » à tous les étages du premier Montrose, consigne est donnée de varier les compositions et d’adoucir un chouïa le propos. Pour marquer le coup, le guitariste vire son bassiste et le remplace par Alan Fitzgerald, futur claviériste de Night Ranger.

Chez les fanatiques du premier Montrose, il y a quand même comme une léger malaise. Côté production, Ted Templeman est sommé de normaliser le rendu du groupe en studio. Sur le plan purement sonique, Montrose recule donc de dix pas. Exemple criant avec « Underground », typique du hard seventies assez consensuel, celui qui passe bien en voiture. A la rigueur, je suis pas contre. Suit une reprise des Stones période mid-sixties, « Connection ». Là aussi, c’est mélodique, très bien exécuté avec du piano et tout et tout, mais à des années lumières des dingueries du disque précédent.

De manière générale, la face A est plutôt moyenne. « The Dreamer » a beau être un hard lourd et tout ce qu’il y a de plus honnête, il tire un peu à la ligne sans vraiment se renouveler. Sur « Starliner », un instrumental, Ronnie Montrose (immense guitariste, je glisse ça ici) parvient à captiver l’auditeur la première fois, mais moins la deuxième. Et en plus, il pique pas mal de plans à « The Song Remains The Same » dans la seconde partie du morceau.

En fait, il faut attendre de retourner le disque pour tomber de sa chaise. Le riff de « I Got The Fire » fait partie de ceux qui vous hantent toute votre vie, pour de vrai. Une basse qui cavale, une guitare qui déverse le feu de l’enfer dans vos oreilles, c’est du grand hard/art. Sammy Hagar n’est pas en reste. Partout, il fait des merveilles. Le refrain du mid-tempo « Spaceage Sacrifice » lui appartient. Sur la ballade « We’re Going Home », avec crème de mellotron au menu, il cède le micro à Ronnie, pas mauvais non plus à ce poste.

« Paper Money », en clôture, est probablement le titre le plus ambitieux du disque. A la batterie, Denny Carmassi (dont les bras font deux fois les miens) déroule une rythmique tribale qui force le respect. L’ambiance est terrible : basse hypnotique, feedback oppressant, parole pseudo-apocalyptique à propos du dieu dollar (un comble pour Sammy Hagar), solo de slide distordu… j’achète.

Paper Money est un très bon disque de hard rock. Problème : quand on le compare à son prédécesseur, il laisse une impression étrange. Car indéniablement, Montrose a perdu ici une partie de son identité. La fraîcheur, le son et la folie du premier album ont disparu, la dimension « chef d’oeuvre » paraît loin. Paper Money est plus varié (les ballades), plus pro mais moins risqué que la roquette tirée l’année d’avant. En revanche, Montrose reste une machine de guerre, le rafale des groupes hard made in USA. Sammy Hagar et Ronnie Montrose font partie des meilleurs dans leur catégorie respective. Et malgré quelques passages poussifs, les prestations livrées ici, jamais pop, gardent toujours de quoi faire rougir la concurrence.

Au passage, je vote pour l'intronisation d'« I Got The Fire », « Spaceage Sacrifice » et « Paper Money » au panthéon du hard rock.

Epilogue : nous sommes en 1974, Sammy Hagar lui aussi est chafouin. En studio, Ronnie Montrose écarte une partie de ses compositions, exige le final cut. Après tout, c’est son nom qui apparaît en haut du disque, alors merde ! Après une tournée et moult engueulades, Sammy Hagar s’en va. Lui aussi veut son nom sur des jaquettes. 1975, sa carrière ne fait que commencer. En revanche, le groupe qu’il laisse derrière lui n’en a plus pour très longtemps.

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   TOMTOM

 
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- Sammy Hagar (chant)
- Ronnie Montrose (guitare, chant)
- Alan Fitzgerald (basse)
- Denny Carmassi (batterie)


1. Underground
2. Connection
3. The Dreamer
4. Starliner
5. I Got The Fire
6. Spaceage Sacrifice
7. We're Going Home
8. Paper Money



             



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