Bon. Je suis pas là pour critiquer les critiques et les commentaires (vous inquiétez pas, mon avis est après) et je sais que plusieurs désaccords ont déjà fleuri sur cet album, mais il y a deux choses qui me tracassent :
-Dans la Kro-express de MR. AMEFORGEE, les deux premières lignes (et demi) insinuent assez clairement que l'auteur n'aime pas le groupe en général. Donc sans surprise, le niveau d'objectivité de cette chronique est proche du néant (surtout pour Still Loving You, et j'ose espérer qu'il y a une part d'humour dans la comparaison avec le Nazisme).
-Un certain commentaire à une étoile indique que le groupe aurait presque inventé le politiquement correct. Pour reprendre la chronique principale, « ma chatte ronronne et m'écorche la peau, qu'y-a-t'il de mal à commettre un nouveau péché ? » (dans Rock You Like a Hurricane). Je crois que je n'ai pas besoin d'en dire plus à ce propos.
Bien, désolé pour cet interlude, penchons-nous sur l'album, on est là pour ça. "Love at First Sting", ce n'est peut-être pas ce genre d'album ou on doit chercher le génie dans l'originalité des compositions, mais plutôt dans leur efficacité. Et là ou "Blackout" balançait du riff direct et mordant, "Love at First Sting" fait plus dans la simplicité. Et il réussit le tour de force de nous proposer des mélodies à la fois travaillées et accrocheuses.
Ainsi, "Bad Boys Running Wild", "Big City Nights" et "Rock You Like a Hurricane" ne nous proposent certes pas un tempo à la speed-Metal, mais prennent le grand soin d'inventer des refrains convaincants et des riffs plus complexes que d'habitude. Et je suis presque sûr qu'il est aussi difficile de composer des refrains accrocheurs (commerciaux, voire marketting diraient certains) que de nous pondre des solos longs, tortueux, techniques mais qui ressemblent à de l'impro.
"Coming Home" nous propose une intro toute douce avant un riff déjà plus déchaîné et rapide, mais toujours mélodique. Une belle petite perle.
On notera aussi l'originalité de "Crossfire", ce chant anti-guerre au rythme militaire.
Certaines chansons sont toutefois moins marquantes. "I'm Living You" est ainsi un peu trop répétitive, "As Soon as the Good Times Roll" est un peu hésitant et "The Same Thrill" casse un peu (oui, toujours "un peu") l'homogénéité globale de l'album.
Car, malgré une relative diversité dans les compositions, ce qui me marque le plus dans cet album, c'est son homogénéité globale, grâce à la production très axée eighties (et pourtant sans le moindre synthé !) et à ses chansons qui se suivent bien. La face A (chansons 1 à 5) est un enchaînement de tubes se concluant par le plus excessif des morceaux de l'album. Puis la face B semble vouloir continuer dans cet optique mais se trouve être une descente progressive du rythme de l'album. "As Soon as the Good Times Roll" est ainsi la chanson parfaite pour commencer cette descente, tandis que "Crossfire" donne une impression de suspens, avant la ballade finale.
"Still Loving You". Cet enchaînement de 4 accords banal, classique, et qui pourtant est tellement bien arrangé et mis en place qu'on se laisse porter sans s'apercevoir de la simplicité de la chose. Tout est parfait dans cette chanson. Cette progression de l'émotion et de l'intensité, c'est génial. C'est simple, et pourtant c'est difficile tant l'interprétation est grandiose. Je sais, j'ai un peu de mal à m'exprimer sur celle-ci.
Au final, "Love at First Sting" est tellement homogène que ça se ressent dans l'interprétation des musiciens. Aucun n'est au-dessus d'un autre, tout le monde est présent. Même Mathias Jabs ne rayonne pas seul, ses solos sont techniques, placés là ou il le faut, mais modérés, ni discrets, ni trop présents. Le tout est sublimé par un Klaus Meine parfait et au top de l'interprétation et de l'émotion. Si le Hard Rock à tendance commerciale vous horripile, alors en effet, passez votre chemin, sinon, sautez sur cette merveille.