Voilà plutôt une bonne surprise. Non pas que j'attendais avec impatience un album de reprises de DP, exercice rebattu et souvent décevant. Mais ces gars, toujours d'attaque quand il s'agit de bonne musique ont plutôt réussi leur coup ici, surmontant deux écueils souvent rencontrés : la setlist et l'interprétation. Pour le premier élément, mis à part 2-3 titres un peu prévisibles et trop connus (« White room », « Shapes of things »), ils ont eu le bon goût de faire là où on ne les attendait pas (« Lucifer » de Seger, « Dixie Chicken » de Little Feat ou encore « The Battle of New Orleans ») et le reste est plutôt bien vu entre le plus ou moins obscur ou surprenant. Côté interprétation, la difficulté consiste à trouver l’équilibre entre le trop fidèle et appliqué et le côté complètement revisité, trop souvent hors-jeu. Rien de ça ici, les titres ne sont pas révolutionnés et pourtant, on y sent la patte absolument unique des ces musiciens hors-pair. « 7 and 7 is » et un magistral « Oh well » en sont les plus belles réussites. Bref, malgré les limites inhérentes à ce genre d’activité criminelle, j’acquitte l’ensemble de la formation, toujours pleine d’auto-dérision, les condamme à ne pas forcément faire un second volume mais à continuer à régaler de leur talent de grands musiciens qui savent toujours et encore me réjouir. En complément, notons que Ian Gillan (s’il ne monte plus dans les aigus depuis longtemps reste un excellent chanteur) avait sorti avec ses potes d’enfance (Les Javelins) deux albums de reprises de titres des débuts du rock’n’roll. Et qu’au rayon d’albums de reprises réussis, l’album de Vanilla Fudge (tiens, rien sur le site ?) sorti en 2007 (« Out Through The In Door ») ne reprenant que du Led Zep me semble totalement recommandable.