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Black Sabbath
The Eternal Idol
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le 15 Janvier 2022 par FEELGOOD


La découverte récente (mieux vaut tard que jamais !) des bandes enregistrées par feu Ray Gillen (disponibles sur la version Deluxe) a totalement bouleversé mon appréciation de cet album (et de la période Tony Martin).
Au risque de surprendre, j'ai toujours apprécié « The Eternal Idol » que j'avais acheté dès l'automne 87. On est certes loin de la folie furieuse de « Born Again » ou de la grandeur de « Mob Rules » (et ne parlons pas de la période du Madman). Si l'on met de côté certaines sonorités très « milieu des années 80 » et quelques compositions formatées (« Hard Life To Love », « Born To Lose », très réussies au demeurant), la qualité du projet est indéniable. Comment ne pas succomber à la splendeur de « The Shining », morceau magique, ou à la noirceur du morceau-titre il est vrai fort réminiscent du mythique titre « Black Sabbath » ?
« Ancient Warrior » et « Glory Ride » constituent aussi de belles réussites, à la fois épiques et atmosphériques. Le malsain « Nightmare » (et les ricanements démoniaques de Ray Gillen, longtemps le seul témoignage officiel de son implication dans la carrière du Sab') et l'énergique « Lost Forever » complètent un ensemble de grande qualité.
En 1987, Tony Martin était un excellent chanteur, il faudrait être de très mauvaise foi pour nier cela. Par moments, sa voix évoque même le grand DIO. Pourtant, quelque chose m'a toujours gêné à l'écoute de cet album et j'ai longtemps été incapable de comprendre de quoi il s'agissait. L'écoute de la version enregistrée par Ray Gillen m'a permis d'appréhender précisément le problème. On sait que T. Martin a dû remplacer Gillen et réenregistrer les lignes de chant de son prédécesseur, exercice difficile s'il en est. Cela explique sans doute le côté emprunté de ses vocalises. T. Martin m'a toujours donné l'impression de ne pas être totalement à l'aise avec un matériel composé pour un autre et cela aboutit à un résultat quelque peu guindé. En d'autres termes, T. Martin fait ce qu'on lui dit de faire et ne se lâche pas.
Ce que j'apprécie dans la version « Gillen » de l'album, c'est la puissance plus grande, non seulement du chant, mais aussi de l'instrumentation, plus rentre-dedans, moins esthétisante. Cela est peut-être dû au fait qu'il s'agit peut-être de démos non finalisées au son plus brut que la version définitive (je laisse les spécialistes du groupe m'éclairer sur ce point).
Quoi qu'il en soit, j'adore la prestation de Ray Gillen et la trouve largement supérieure à celle, pourtant honorable, de T. Martin. Dommage que l'autre Tony n'ait pas été en mesure de garder un tel chanteur. Qui sait ? La présence du charismatique Gillen aurait peut-être relancé la carrière du groupe...

le 05 Mars 2012 par DARK SCHNEIDER


En 1987 BLACK SABBATH était devenu en quelque sorte la risée du metal. Cela peut surprendre alors qu'aujourd'hui le groupe conserve pleinement son statut de légende, mais suffit d'écouter The Eternal Idol pour comprendre cette réputation bien méritée.

Le grand n'importe quoi commence pour BLACK SABBATH en 1983 : Born again, un bon album au demeurant, est plombé par une production indigne de ce groupe, et si Ian Gillan fait un bon job, sa présence dans le groupe ne peut qu'être incongrue et condamnée à court terme (on se rappellera du ridicule enchaînement live Paranoid-Smoke on the water)... Logiquement, tout le monde se barre, le groupe a plus ou moins splitté mais non, il fallait que la maison de disque fasse des siennes en imposant que l'album solo de Tony Iommi sorte sous le nom de BLACK SABBATH... Seventh Star est un bon disque au demeurant, avec un excellent chanteur charismatique, mais ce n'est pas un album de BLACK SABBATH, et musicalement la différence est très nette. Malheureusement Tony Iommi comprend qu'à cette époque il ne peut pas se séparer du nom de BLACK SABBATH, d'où la triste sortie de The Eternal idol et son line-up qui ne ressemble à rien (comme l'explique très bien la chronique).
Tony Martin est un bon chanteur, une voix agréable, un timbre pas si éloigné de celui de Dio mais en plus FM. Mais il y a une faille de taille : il n'a aucun charisme! et ce à tous les niveaux. Sa voix se noie complètement dans les productions de l'époque, car il faut rappeler qu'en 1987, les chanteurs de talents pullulent dans le metal et Tony Martin fait bien pâle figure... Recruter ce chanteur fut un choix catastrophique pour le groupe qui s'enfonce complètement dans un heavy mélodique de seconde zone. Si l'album commence fort bien avec un très bon "The shining", le reste est bien loin de se maintenir à ce niveau. On navigue dans un heavy mélodique lorgnant parfois vers le hard FM d'un niveau totalement anecdotique où la patte de Tony Iommi est à peine reconnaissable! Sortir un album aussi anecdotique pour un groupe comme BLACK SABBATH qui avait fait preuve d'une personnalité extrêmement forte dans les 70's, qui avait su se montrer très novateur, est un comble qui ne pouvait que les mener à un échec retentissant.

Quand l'on voit les sorties de l'époque, des groupes comme IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, WHITESNAKE, etc qui sont à leur sommet, BLACK SABBATH parait totalement largué : complètement dépassé sur le plan du heavy metal pur et dur, largué aussi par la jeune garde du doom metal, pas du tout crédible quand il tape dans le FM...The Eternal idol ne pouvait qu'engendrer moqueries et sarcasmes. Et le temps n'y fait rien : quand l'on replace cet album dans son contexte, il ne peut que souffrir de la comparaison, et même en faisant fi de ce contexte, force est de constater que les compositions n'ont rien de bien extraordinaire, tout au plus agréable...c'est à peine si l'on reconnaîtrait que c'est du BLACK SABBATH.

Et cette période sombre durera bien trop longtemps : The Headless cross lui est un peu supérieur mais de pas beaucoup, seul l'album Tyr, grâce à son souffle et à son caractère épique apporte quelque chose de réellement intéressant, le groupe s'enfoncera ensuite avec les pauvres Cross purpose et Forbidden. (quant à la parenthèse Dehumanizer, je n'ai jamais trouvé cet album extraordinaire mais le Sab retrouvait quand même un peu de son superbe avec cet album très doom).

le 04 Mars 2012 par CHARLOT

@ RED ONE :
Je suis d’accord avec toi sur le fait qu’aucun album du groupe ne soit réellement mauvais. Il existe cependant des différences évidentes. Il y a d’un côté les références : le révolutionnaire 1er album éponyme, pionnier de tout un courant musical qui n’a jamais cessé de muter par la suite et devenu extrêmement versatile, l’ outrageusement lourd pour l’époque MASTERS OF REALITY, qui pose les bases même du stoner et du doom, le progressif SABBATH BLOODY SABBATH, regorgeant d’ingéniosité et de trouvailles (toutefois encore hasardeuses, la maturité viendra par la suite), SABOTAGE, album de la maturité, ni plus ni moins que la genèse de la NWOBHM, et l’aboutissement musical de tout un pant de la carrière du groupe.
D’autre part, il y a les albums qui s’intègrent parfaitement dans le paysage musical de leur époque, et qui peinent à sortir de la masse des nombreuses formations qui officiaient dans le même registre (ACCEPT, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, DIO, DANZIG, OZZY himself etc…). Je dirais même que contrairement à JUDAS PRIEST (au vu de tes chroniques sur les récentes compilations, tu connais manifestement bien la discographie du groupe) qui subit une évolution intéressante, BLACK SABBATH vieillit mal et peine à se renouveler (le line-up extrêmement instable le prouve), et je pense que la créativité à tout simplement passé d’épaule. Dès 1981, BLACK SABBATH n’est plus le seigneur des lieux, les jeunes loups ont doublé le maître, en allant plus loin dans la violence, avec le thrash, puis plus tard, le death (après tout, n’était-ce pas la première prétention du groupe, faire une musique violente ? Il suffit de lire les interviews des années fin 60's-début 70's pour comprendre que les groupes tels que BLUE CHEER voulaient seulement avoir un gros son qui tue, l’inspiration et les expérimentations résultent d’une remise en cause, des attentes et des exigences toujours plus fortes d’un public en délire et a ainsi permis l’évolution d’un style qui n’avait au départ qu’une prétention limitée, faire plus fort et plus bruyant que le hard rock pour faire peur aux minettes…). Bref, dans les années 80, BLACK SABBATH n’est plus un meneur, mais un suiveur, il ne possède plus les outils adéquats (technicité, par exemple ?)pour lutter contre une déferlante métal toujours plus nombreuse, se trouve confronté aux limites de son style peu varié et quelle que soit la qualité des albums produits par le groupe entre 1981 et 1995, cela change beaucoup de choses. Concrètement, les riffs de Iommi n’évoluent quasiment pas, Tony Martin propose exactement la même chose qu'un million de chanteurs glam de l’époque, un vulgaire clone/copie-carbone conforme à toute une mode, parfois aux frontières du ridicule, bref, un comble pour le groupe qui voulait révolutionner le rapport entre musique et violence en 70).
Cela dit, personne n’oubliera que BLACK SABBATH a été, en l’espace d’un peu plus d’une décennie, un groupe au génie et à la créativité indiscutables.
En espérant, t’avoir convaincu, fan endurcit ^^
@ STREETCLEANER :
Oui, c’est exactement ça, merci pour ton soutient.

le 04 Mars 2012 par POWERBEAUF

5/5 pour "Headless Cross, Tyr et Dehumanizer" ? Personnellement, j'adore le 1er et le 3è, mais ils ne méritent pas une note pareille. Quant à "Tyr", cet album atteint péniblement la moyenne (grâce au poignant "Anno Mundi" et à l'enchainement "Odin's Court-Valhalla") et n'arrive absolument pas à la voûte plantaire d'un "Painkiller", d'un "No More Tears", d'un "Transcendance", d'un "Jump the Gun", d'un "Gutter Ballet", d'un "Titan Force" ou d'un "The Privilege of Power", pour ne citer que quelques exemples de sorties dans la catégorie Heavy Metal à la même époque...

C'est bien d'être fan d'un groupe et de dialoguer avec d'autres fans du même groupe, mais il serait bon de faire preuve d'un peu plus de recul et, pour tout dire, d'un peu d'objectivité. Soyons sérieux, aucun de ces albums ne mérite la note maximale, que l'échelle de notation soit absolue (ce ne sont ni des chefs d'oeuvre, ni des albums irréprochables ou presque) ou relative (on est loin du niveau d'un "Sabbath Bloody Sabbath", d'un "Vol. 4", d'un "Paranoid" ou d'un "Heaven & Hell"),... à moins évidemment de placer ses goûts personnels comme échelle de valeur absolue. Je lirai bien sûr ces chroniques (ce qui est l'essentiel), mais les notes annoncées ne me paraissent absolument pas crédibles.

le 03 Mars 2012 par STREETCLEANER


Je pense que Charlot pointe avec acuité le problème de la notation de cet album (mais pas que celui-ci). Non pas que Eternal Idol soit mauvais (au demeurant il s'agit d'un album correct) mais qu'il n'y ait qu'une étoile de différence entre la notation de ce disque et celle d'Heaven and Hell me contrarie quelque peu. Le pire au final c'est que c'est un des meilleurs albums du Sab (H&H) qui en pâtit puisque c'est celui-ci qui se retrouve déprécié dans l'affaire, noyé qu'il est dans la masse des très bonnes notes. Si on se met effectivement dans la perspective du conseil à un néophyte qui voudrait partir à la découverte de la disco de BS je ne conseillerais certainement pas Eternal Idol, ni même Tyr ou Seventh Star d'ailleurs, même si je le redis ces albums ne sont pas mauvais. Le problème d'Eternal Idol c'est qu'on a quelques bons titres (Born to Lose est un titre évident) mais aussi pas mal de titres plus moyens, jamais vraiment mauvais mais sans éclat non plus. Eternal Idol est un album sympathique, correct, mais sans plus. Bref, pas prioritaire.













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