Tentative notoire de renouer avec le succès commercial de l'album précédent, ce Spectres, fort bon au demeurant, peine parfois à atteindre ses objectifs, à cause essentiellement d'une incapacité à surprendre son monde, le groupe commençant alors à donner dans une sorte de ronron FM.
Le disque se partage entre hymnes efficaces au potentiel commercial certain, censés séduire les radios américaines (Godzilla, R.U. Ready 2 Rock, Goin' Through The Motions, une collaboration avec Ian Hunter) et compositions plus atmosphériques et aventureuses ( l'apaisée Death Valley Nights, Celestial The Queen, la superbe I Love The Night et l'étrange Nosferatu).
Erwin insiste avec raison sur la qualité stupéfiante des interventions de Donald Roeser, toujours pertinentes et inspirées, jamais bavardes.
Je m'étonne cependant qu'il n'ait pas mentionné ce qui constitue à mon sens l'un des sommets du disque, l'halluciné Golden Age Of Leather, sorte d'hymne de bikers défoncés à la mescaline, où se côtoient les fantômes de Steppenwolf et du BÖC des premiers temps.
Un album de grande qualité qui aura cependant du mal à égaler le triomphe d'Agents Of Fortune, en dépit d'une promo conséquente axée sur les fameux lasers de la pochette et de la tournée qui suivit.
3,5 sur 5 (arrondis sans problème à 4).
Une question, pour finir: en quoi les membres du Cult seraient-ils des intellectuels, "toujours pusillanimes" ? J'avoue ne pas avoir compris ce passage.