Album mineur du Cult, Revolution by night est surtout le premier disque studio où le groupe n'évolue plus avec son line-up d'origine: en effet le batteur Albert Bouchard vient de se faire saquer en pleine tournée par ses acolytes (dont son propre frère!) pour attitude trop désinvolte et manque de professionalisme. C'est Rick Downey le roadie attitré pour la batterie qui le remplace au pied levé.
La sortie d'extraterrestrial live, permet au collectif de faire le point afin d'entamer une nouvelle ère. S'ensuit ce premier effort en studio et force est de constater que les temps ont bien changé ça oui, mais pas forcément en bien...
A cette époque, la pression des maisons de disque est telle que les artistes sont amenés à accepter tout un tas de compromis qui finissent inéluctablement en compromissions.
BÖC n'échappera pas à la règle.
L'obsession du passage en radio oriente le choix du producteur: Bruce Fairbain (Loverboy).Celui-ci ne tardera pas à se faire un nom auprès des pires groupes de Hair Metal (Bon Jovi, Poison..) et en aseptisant quelque peu les albums de vénérables anciens comme AC/DC ou Aerosmith sans toutefois les planter.
On fait également appel à des requins pour "enjoliver" le son (Larry Fast ex Peter Gabriel, Aldo Nova...)
Surtout on s'assure la signature d'auteurs extérieurs au groupe, chargés de pondre LE tube. C'est chose faite avec Aldo Nova, auteur compositeur canadien, très en vogue à l'époque et qui poursuivra ses activités musicales derrière Patrick Bruel, Céline Dion et autre Garou.
Tout cela fait-il de Revolution by Night un mauvais album ?
Non, décevant comparé aux précédents certes, mais pas mauvais pour autant.
Avec le recul c'est même d'un album agréable qu'il s'agit: Take me away le morceau cosigné par Aldo cartonnait déjà quand on l'écoutait à l'époque et n'a rien perdu de son mordant; Eyes on Fire passe tout seul alors que Shooting Shark et Veins pourtant signés par des "historiques" du Cult peinent à convaincre. Aucun titre majeur ne figure sur la seconde face mais celle-ci bénéficie d'une niaque retrouvée, Feel the thunder porte son titre comme un charme, Dragon Lady et Let Go sont efficaces et les deux titres cosignés par Joe Bouchard ne déméritent pas non plus.
Pour conclure et sans obligatoirement en revenir aux incontournables des seventies, ni aux deux précédent albums studios de" l'huitre bleue", il n'est pas obligatoire de posséder celui-là mais l'ignorer serait tout aussi injuste, donc si vous tombez dessus au détour d'une brocante, en promo dans un grand magasin, réfléchissez un peu avant de vous en priver.