Within The Realm of a Dying Sun est, sans conteste, l'un des meilleurs albums de Dead Can Dance, si ce n'est le meilleur.
Certes, Lisa Gerrard et Brendan Perry n'ont pas encore développé la totalité de leur potentiel vocal (La chanteuse passera encore un cap sur l'album suivant). Certes, la durée de l'album est relativement courte. Toutefois, ces défauts (si on peut parler véritablement de défauts) sont mineurs au regard des qualités exceptionnelles de cet opus.
Ainsi, "Anywhere Out of this World", la première plage du disque, plonge l'auditeur dans une atmosphère extrêmement sombre et prenante. Le second titre, un excellent instrumental, reste dans la même veine que la piste précédente. "In the Wake of Adversity" jouit d'une superbe mélodie, qui a vraisemblablement inspiré Alain Bashung pour "Madame Rêve". "Xavier" est peut être le meilleur morceau du disque : introduit par le chant lyrique et aérien de Lisa Gerrard, il monte progressivement en puissance pour atteindre son paroxysme sur le magnifique refrain chanté par Brendan Perry. "Dawn of the Iconoclast", malgré sa durée limitée, est l'occasion pour l'artiste australienne de délivrer une performance de toute beauté, et démontre (si cela restait encore à prouver) que cette dernière domine d'une tête l'ensemble des chanteuses affiliées au genre heavenly voices. "Cantara", quant à elle, est une chanson plus rythmée, limite orientale, au climat des plus énigmatiques. Arrive ensuite le deuxième chef d'oeuvre de l'album, "Summoning of the Muse", à l'ambiance mortifère particulièrement réussie. L'album se conclut par un très bon morceau intitulé "Persephone", dont l'entame évoque la musique d'introduction du film Shining.
Within the Realm of a Dying Sun est donc l'un des disques les plus marquants du duo et du style gothique (avec The Divine Punishment & Saint Of The Pit de Diamanda Galas), souvent imité, mais jamais égalé.