Cet album marque réellement l'entrée de JUDAS PRIEST dans le monde du heavy metal. Ce n'est pas perceptible sur tous les morceaux du disque, car certains conservent un aspect hard rock évidents et les 2 balades sont plus sucrées qu'une tartine de Lune De Miel (sans être mauvaises, loin de là).
Oui, ce disque est très bon dans l'ensemble, même si perso je fais l'impasse à chaque écoute sur 2 ou 3 titres qui me saoulent un chouilla. Premier point fort, la prod', très bien équilibrée et plutôt léchée qui met parfaitement en valeur les moments les plus sensibles du disque. Deuxième gros point fort, les parties de batterie de Simons. Pleines de finesses, énergiques et très subtiles, elles apportent un plus évidents aux compos qui auraient été largement plombées par un poum tchac basique genre AC/DC. L'osmose est tellement palpable qu'on jurerait que Simons fait partie du groupe depuis des années !
J'ai découverts ce disque sur le tard et j'ai été d'ailleurs plutôt surpris de découvrir que en 1976/1977 certains batteurs magnaient déjà la double grosse caisse avec autant d'aplomb !
Impossible pour moi de parler de Sin After Sin sans évoquer LE morceau du disque, un de ce que je place au panthéon du heavy et du métal en géneral, le tonitruant "Dissident Aggressor". Bien que plutôt lent, ce titre est d'une puissance et d'une profondeur incroyable pour l'époque. SLAYER ne s'y trompera pas et le reprendra de façon convaincante dans les années 90...
1977, mais quel riff hypnotisant, quel rythme vicieux, et ce solo qui fait disparaitre toute trace de mélodie. Je suis convaincu qu'à l'époque cette chanson a du traumatiser plus d'un apprenti gratteux !
Au final les qualités de ce cette réalisation l'emportent très largement sur ses défauts (certaines lourdeurs dans la composition), et font de Sin After Sin un excellent disque qui n'hésite pas à se montrer bien plus aventureux qu'il n'y paraît...