Un album injustement méprisé à cause de sa production plus synthétique, de ses paroles traitant de sujets "trop bassement sentimentales", et de l'absence de speederies. Sauf qu'en dépit de ces critiques, "Turbo" porte incontestablement l'ADN de JUDAS PRIEST, car quoi qu'on en dise, ce disque reste un disque de Metal : le son est extrêmement puissant, la voix de Rob Halford reste bien plus agressive que celle des chanteurs de Hard US, et malgré quelques niaiseries, les paroles restent viriles dans l'ensemble.
Pour enfoncer le clou, je rajouterai qu'en réalité, le vrai problème de "Turbo" est que le choix des titres retenus sur la version définitive de l'album n'a pas toujours été très heureux : si "Parental Guidance" et "Hot for Love" avaient été remplacés par "Ram it down" et "Prisoner of your Eyes", alors on aurait eu un album du feu de Dieu ! Parce que pour le reste, je n'ai pas grand chose à redire : "Turbo Lover" et "Out in the Cold" (malgré son intro jouée n'importe comment sur un Bontempi pourri) sont des ouvertures géniales pour chaque face, "Locked in" et "Reckless" sont rentre-dedans dans la grande tradition priestienne, et les soi-disant chansons commerciales "Private Property", "Wild Nights, Hot & Crazy Days" et "Rock You all around the World" ne le sont pas plus que "Living after Midnight" et "You've another Thing comin'" et elles sont même très sympas. Personnellement, en grand fan du son des '80s, j'ai toujours considéré "Private Property" comme un excellent hymne d'arena-rock (genre que j'affectionne particulièrement).
Bien qu'inférieur à "Defender of the Faith", "Turbo" n'en demeure pas moins un très bon album, et peut-être le meilleur disque radio-friendly réalisé par un groupe européen de Metal durant les '80s.