Ah, oui, le fameux Zuckerzeit...Arp2600 a raison, cet album aurait gagné à être plus reconnu, même si personnellement je lui préfère Autobahn !
Pour commencer, la première chose que personne ne pourra contester, c'est que Zuckerzeit est daté sans pour autant avoir vieilli, un peu comme ces acteurs hollywoodiens qui ne font pas leur âge, ou qui vieillissent bien. Et surtout, là l'album est supérieur à Autobahn, c'est qu'il possède un morceau vraiment tubesque; hé oui ! Hollywood, placé en ouverture, aurait pu faire un single efficace et ravageur : répétitif, certes, mais accrocheur et entrainant.
Et les autres morceaux, alors ? Ben, comment dire...on peut facilement séparer en deux parties, la partie Moebius et la partie Roedelius. Les morceaux de Moebius sont clairement les plus dérangés et les moins accessibles, la palme revenant bien sûr à Rote Riki, terriblement long et vicieux; de manière générale, ce qui surprendra, c'est les percussions incroyablement avant-gardistes, à tel point que si elles sont samplées par des musiciens des années 2010, il n'y aura rien de choquant, bien au contraire ! Par contre, et il faut l'admettre, James est vraiment raté et plombe vraiment l'album.
Quant aux compos de Roedelius, elles sont plus calmes, plus sereines, plus attrayantes. J'ai déjà parlé de Hollywood, mais les autres morceaux ne sont pas en reste, comme Fotschi Tong, qui est limite un morceau lyrique; le principal reproche, cependant, c'est qu'à part l'étonnant Heiße Lippen, les morceaux se ressemblent tellement qu'on peut finir par s'en lasser.
Zuckerzeit, donc, est objectivement un album majeur intemporel, plus encore que Phaedra et Autobahn, et injustement oublié - c'est encore pire qu'injustement décrié - sans pour autant être le chef-d’œuvre absolu de 1974. Et perso, je préfèrerai toujours Kraftwerk à Cluster, na !
Note réelle : 3,5/5
