J'avoue avoir complètement décroché de YES (et ses dérivés) au début des années 90, les décevants Big Generator, ABWH et Union ne m'ayant point convaincu, je n'étais pas enclin à me pencher sur le cas Talk à l'époque de sa sortie, d'autant que Trevor Rabin officie aux manettes de ce quatorzième album studio (quinze, si l'on prend en compte celui d'ABWH) et que mis à part l'excellent 90215, je n'ai jamais été très attiré par le style pratiqué par le guitariste.
Ce n'est que tout récemment que j'ai enfin jeté une oreille sur cet album, qui à vrai dire ne me surprend nullement. il est bien dans la lignée d'un Big Generator ou certains morceaux d'Union. Bref, on reconnait bien la patte habituelle de Trevor Rabin, grosses guitares en avant et batterie pachydermique hyper rigide et peu subtile. c'est en tout cas ce que me fait ressentir cette mise en son qui privilégie la rythmique et les guitares par rapport aux claviers. lorsque l'on distingue ces derniers, j'ai le sentiment que ce sont plutôt les parties de synthés de Trevor Rabin que l'orgue ou le piano de Tony Kaye, dont la contribution est réduite à son stricte minimum (il n'est d'ailleurs crédité sur aucun titre).
Les compos sont inutilement longues vu qu'il ne se passe pas grand chose et que les rebondissements ne sont pas légions.
Je retiens avant tout "The Calling", de loin le morceau le plus accrocheur du lot avec les choeurs d'Anderson, Rabin et Squire à l'unisson. celui-ci ouvre tout logiquement l'album.
"I Am Waiting" est ronflant et prévisible, tout comme "Real Love".
Le plus énergique "State Of Play" est très commun mais il apparaît comme une bouffée d'air frais après les deux titres précédents.
"Walls" est mièvre et "Where Will You Be" monotone et soporifique.
L'album se referme sur le très long "Endless Dream", un soit-disant epic de plus de quinze minutes mais dont les trois parties n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est d'avoir été accolées pour donner l'illusion d'une grande suite. la compo en elle même est très peu intéressante, si ce n'est sa première partie instrumentale en ouverture.
Voilà, pour moi Talk ne se distingue pas par rapport aux autres albums de YES parus entre 87 et 91. il date de 1994 mais il aurait pu aussi bien sortir au beau milieu ou à la fin des années 80 que celà n'aurait rien changé à cette prod très datée et ces morceaux bien quelconques.
Un petit 2/5 uniquement pour "The Calling" et "State Of Play" à la rigueur.