Le premier Anathema que je me suis procuré.
Je l'ai trouvé soporifique à un tel point que ça ne m'a pas donné envie de me pencher sur leurs autres méfaits.
Si un ami ne m'avait pas fait écouter quelques titres du "Alternative 4", je pense que je n'aurais pas continué l'aventure avec les Anglais.
Avec le Metal, lorsque j'ai pris de l'âge, certains groupes ont vraiment fini par m'ennuyer.
"Eternity", ainsi que "The Silent Enigma" n'ont pas cessé de se dévoiler et se sont terriblement bonifiés, jusqu'à les trouver impeccables.
Je pense que j'étais un peu trop jeune pour les apprécier à leur juste valeur à l'époque, il y a une dizaine d'années de ça.
Ces disques sont terriblement difficiles d'accès au final...
"Eternity" me prend vraiment à la gorge désormais.
C'est un véritable torrent d'émotions qu'il est bien difficile de dompter.
Ces gens étaient des génies qui, malgré leur jeune âge, arrivaient à transporter l'auditeur vers des cieux envahis par des nuages noirs paradoxalement confortables.
La gorge se noue donc et je ressens un spleen vraiment profond dans la cage thoracique lorsque je l'écoute, mais mince... quelle maturité dans la composition et dans la création d'atmosphères!
Je ne pense pas qu'on soit encore capable d'accoucher de telles oeuvres aujourd'hui.
Dans les années 90, certains groupes de Metal puisaient leurs ressources ailleurs que dans le Metal et ils arrivaient à faire quelque chose d'énorme en mélangeant toutes leurs influences, tout en sonnant de manière personnelle.
"Eternity" est merveilleux.
Ce n'est pas le Paradis, ni l'Enfer qui sont retranscrits ici, mais bel et bien le Purgatoire.