Blackstar restera donc comme l'ultime album studio de DAVID BOWIE, son 25ème ou bien son 28ème si l'on prend en compte les deux Tin Machine et la B.O. The Buddha Of Suburbia (je ne mentionne pas les autres bandes originales de films car Christiane F. ne contient que des enregistrements parus précédemment et la moitié des morceaux de Labyrinth sont des instrumentaux de Trevor Jones).
Depuis sa parution en Janvier 2016, je n'ai jamais pu vraiment entrer totalement dans cet album que je n'arrivais pas à apprivoiser, sans doute à cause d'une direction musicale qui ne me convenait qu'en partie, mais à la réécoute, je dois avouer qu'il y a tout de même une majorité de morceaux que j'aime ici (sur une durée bien plus courte que l'album précédent et pour seulement 7 compos !).
"Blackstar" (le morceau-titre, long de presque 10 minutes) est construit en trois parties. La première fait entendre des sonorités très électro et une rythmique de style drum and bass (retour à l'ère Earthling en mode lounge ?) ainsi que du saxophone à l'empreinte très jazzy et au-dessus de ce tapis musical, plane la voix emphatique et trafiquée de BOWIE. bof ! pas trop mon truc. Une brève section intermédiaire très planante vient faire la transition avec la 3ème partie qui, elle, est bien plus à mon goût et où le chant de David est enfin naturel bien que les choeurs restent toujours en mode 'bidouillage extraterrestre'. idem pour la rythmique parkinsonienne qui s'est tue et a fait place à quelque chose de carré et de posé, alors que vers la fin du morceau le chant principal revient à sa litanie du début mais débarrassé des éléments qui me gênaient dans sa phase initiale.
"'Tis A Pity She Was A Whore" et "Sue (Or In A Season Of Crime)" étaient déjà parus en singles en 2014 mais ces deux-là ont été réenregistrés spécialement pour l'album. Dans un cas comme dans l'autre, je n'accroche pas du tout à ces morceaux. Le premier aurait pu se trouver sans problème sur le 33-tours Black Tie White Noise tant le style et les sonorités sont proches. Quant au second, c'est à Earthling que je songe (enfin, sans les délires bruitistes de Reeves Gabrels mais remplacés par d'autres bidouillages qui m'indiffèrent tout autant!), donc je zappe.
À l'inverse, "Lazarus" est totalement à ma convenance. c'est peut-être étrange mais sur ce titre le duo basse-batterie m'évoque curieusement The Cure ! La compo est fort émouvante et l'interprétation vibrante. un très grand morceau !
"Girl Loves Me" est également très bon. C'est drôle, j'y entends le groupe Everything Everything (formation de Manchester d'indie-rock/electronica), tant pour la musique que dans le chant et ça confirme une fois de plus que BOWIE a influencé une palanquée de groupes de tous horizons et toutes générations confondues.
"Dollar Days" est plus traditionnel mais néanmoins superbe, avec une belle partie de sax et une guitare en contrepoint.
"I Can't Give Everything Away" clôt l'album de manière touchante avec son harmonica qui me rappelle "A New Career In A New Town" et plein d'autres moments de la carrière de l'artiste. Etait-ce prémédité ? Sans-doute. Etant habitué à BOWIE depuis fort longtemps, cela ne m'étonnerait pas qu'il y ait un sens caché ou une forme de malice derrière ces réminiscences ! Peut-être faut-il y voir une dernière pirouette de la part d'un artiste unique en son genre.
Tout ne me plaît pas à 100% dans Blackstar mais il s'agit tout de même d'un bien bel épilogue à une carrière à nulle autre pareille.
Comme son prédécesseur, il vaut bien un bon 4/5.