Après les bidouillages en mode electro-indus de l'album précédent, BOWIE fait presque un virage à 180° avec Hours, qui revient à des choses carrément plus classiques et pop-rock, pourtant Reeves Gabrels est on ne peut plus présent sur ce disque tant au niveau de sa participation comme multi-instrumentiste et co-producteur que comme partenaire d'écriture aux côtés de DAVID BOWIE mais il semble que ce dernier ait souhaité une orientation plus lisse alors qu'à l'origine la direction musicale devait-être bien plus crue et barrée d'après les dire de Gabrels, qui n'appréciant pas trop la tournure des choses, finira par rendre son tablier à la fin des sessions d'enregistrement.
N'empêche que si ce revirement musical fut pour le guitariste une source de frustration et de déception, il fut pour moi un bienfait car la majorité des élucubrations sonores de Earthling n'étaient pas à mon goût. comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres !
Cela dit, est-ce que Hours vaut vraiment le détour ? je dirais seulement en partie car la somme est assez inconsistante à mes oreilles et les compos sont un peu interchangeables au bout du compte. il n'y a pas vraiment LE truc qui ressort du lot même si tout cela est plutôt très agréable lors des premières écoutes mais devient assez vite monotone et lassant par la suite.
"Thursday's Child", "Survive" et "Seven" sont du BOWIE 'traditionnel' dans le sens ou ces compos aux allures de ballades tranquilles auraient pu paraître dans les années 80 comme au beau milieu des 70's mais dans un enrobage sonore et une production certes bien différente !
Idem en ce qui concerne "Something in the Air" dans lequel il y a beau avoir quelques bidouillages sur la voix de David et les effets habituels sur la guitare de Reeves Gabrels, mais le morceau est très conforme à ce que l'on peut en attendre de BOWIE dans ce registre particulier. même le plus long et soutenu mais contrasté "If I'm Dreaming My Life" et le plus hard "The Pretty Things Are Going to Hell" n'auraient pas été déplacés sur un album de Tin Machine. tout cela reste finalement très familier dans l'univers de DAVID BOWIE.
J'aime bien l'introduction instrumentale mi-glam/mi-cosmique du titre "What's Really Happening?" cependant la ligne vocale des couplets me fait plus que songer au morceau "You Keep Me Hangin' On", c'est plus que flagrant ! et malheureusement le refrain (qui lui n'a pas été repiqué autre part) est particulièrement laid et fout toute la compo par terre.
"New Angels of Promise", l'instrumental "Brilliant Adventure" et "The Dreamers" ne sont pas franchement mieux question inspiration. tout ça sent pas mal le remplissage de fin d'album et sur l'édition limitée parue quelques années après la bataille, on peut même trouver quatre morceaux ("1917", "We Shall Go to Town", "We All Go Through" et "No-one Calls") issus des même sessions. hélas mis à part "We All Go Through" que j'aime bien, les trois autres sont franchement dispensables.
À l'arrivée, ça donne un album assez sympathique dans l'ensemble mais très loin d'être impérissable.
3/5