Bursting Out est paru en 1978, comme Two for the Show de Kansas, un an après Seconds Out de Genesis, après tous les double Live mythiques ou non enregistrés dans les 70's. Voilà une formule qui s'était révélée sacrément payante pour certains et là on pense à Peter Frampton ou à Kiss qui accèdent à une gloire quasi instantanée ou encore à Deep Purple qui devient subitement un mythe grâce à Made in Japan et les exemples sont nombreux.
Une formule finit souvent par lasser, sur la durée, on sent que le truc est éculé et que le choix de sortir le fameux disque en public relève soit du plan marketing interne à la maison d'édition soit du contrat qu'on veut achever en balançant l'album qui manquait au bilan comptable et puis un double ça compte pour deux, alors…Ca marche pour les best of aussi et il y a des live qui ne sont pas autre chose que des Best of avec les applaudissements.
Mais voilà, du Haut de Bursting Out, dix ans de carrière et onze (!) albums vous contemplent et encore on ne compte pas "Living in the Past", celui-là c'est cadeau sans compter que le petit Stormwatch ne va pas tarder à éclore et qu'on tourne sans relâche depuis le début, quand on parle de cadences infernales... Ici, le groupe est au taquet assez rapidement après une entrée en matière somme toute pépère une fois passés les deux rocks de présentation, on se la joue folk avant d'alterner intermèdes improvisés et morceaux légendaires et épiques (God !) et de toucher au Graal avec Thick as a Brick certes raccourci mais quand même diablement Prog.
La deuxième partie, nettement plus rock et axée sur les "tubes" du groupe n'en est pas moins jouissive, d'autant que l'interprétation des titres n'est pas simplement remarquable, elle est emballante et formidablement servie par la production qui parvient à gommer le fait que ces morceaux ont été captés sur différentes dates de la tournée Heavy Horses, on reste dans le sentiment d'une unité de temps et de lieu ce qui rend l'ensemble chaleureux.
La magie opère.
Sinon, Minstrel in the Gallery est magnifique et le final Locomotive Breath/The Dambusters March tue.
Plus j'écoute cet album, plus je l'aime mais pour autant les remarques émises par Marco Stivell sont loin d'être infondées, certains titres choisis n'étaient pas les meilleurs parmi ceux pondus par le groupe sur leurs récents efforts, les pitreries d'Anderson font parties du show, etc.
Mais cette rétrospective en public (plus que best of) est comme un spiritueux de la meilleur engeance, elle conserve son caractère tout en délivrant une explosion d'arômes et de saveurs qui transportent ceux qui y goûte vers un ailleurs enchanté.
Un mois après Bursting Out paraissait Two for the Show de Kansas donc.
Un sommet du Live.
Une même appétence pour digressions prog, pour les grosses guitares hard-rock, pour les instants folks et puis on a de la flûte traversière ici, du violon là-bas.
1978, une bonne année finalement pour sortir un (double) live.