Hé bien moi, je ne suis pas d'accord; en fait, je qualifierais bien cet album de Tuerie authentique.
Cet album, c'est d'abord, pour moi, un album uni, ce qui fait revenir Oldfield au pré-Platinum. En effet, si l'album comporte pourtant le shéma classique: un instru de 20min / des plages plus courtes, je ne pourrais pas concevoir de ne pas écouter cet album dans son entier. Premièrement, parce que sur tous les titres, trois sont instrumentaux, et deux chansons reprennent la même ambiance que les instrus. Deuxièmement, parce qu'il est clair qu'Orabidoo est une sorte de suite de Taurus II, reprenant les mêmes thèmes sur sa deuxième partie. Il contribue à la cohérence de l'album.
Musicalement, je trouve que cet album raconte une histoire, une histoire que l'on peut assez bien figurer par la jolie pochette de l'album: c'est le voyage dans ce petit avion, dans ce courrier à l'ancienne, la traversée des nuages, les tempêtes, l'éclaircie. Du décollage (les riffs du début de Taurus II), à la pré-tempête puis à la tempête (Orabidoo), puis à l'éclaircie (Mount Teidi) et au risque de crash (Five Miles Out) , où la radio lance des appels au secours auxquels ne répondront que le bruit du moteur de l'avion.
Alors oui, les vocodeurs du début d'Orabidoo ne sont pas forcément probants, oui, il y a un thème assez bourrin avec les choeurs de Taurus II, oui, la fracture aux 7minutes de Orabidoo est un bel exemple de collage raté dans toute sa splendeur, mais je crois que comme partout avec Mike Oldfield, il faut savoir jouer le jeu, en tant qu'écouteur; et c'est alors que la magie se fait. Car, passés outre ces petits défauts, si l'on imagine vraiment, si on se laisse prendre à ce voyage, alors c'est une expérience merveilleuse (et à mon sens, aussi forte qu'avec Tubular Bells).
Cet album est une Tuerie parce qu'il a su mélanger Prog, caractéristique de Mike Oldfield, et Pop-Rock, voir sons électroniques très prononcés. Cet album a quelque chose de très fort: une énergie très communicative, peut-être l'une des plus fortes chez Mike Olfield, qu'il tient sans doute de l'aspect Rock.
Un très beau tour en avion, une vraie aventure dans les nuages. N'est-ce pas vraiment l'impression que l'on a, d'être dans cet avion au milieu des nuages, au début de Five Miles Out?
Un album que je classe aussi puissant que Tubular Bells.
PS: en écoutant bien Taurus II, c'est fou le nombre de petits détails qui préfigurent Amarok, la façon d'utiliser les percusssions, de revenir à un thème chaleureux au clavier (12'40), etc...