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Manuel GÖttsching
E2-e4
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le 06 Juin 2022 par CHIPSTOUILLE

Dans un tel cas, ce sont donc nos façons de noter qui s'opposent. :) Pour moi, apprécier de réécouter un album est un critère prédominant pour lâcher un 4/5 (et même un 3...)
Comme tu avais déjà mentionné cet album, que c'est celui qui a la meilleure note aujourd'hui sur FP, et que Walter m'a également redirigé en direction de GÖTTSCHING (merci pour le retour!), j'ai donc jeté mon dévolu sur celui-ci.

J'ai essayé "Sueño Latino", je ne parviens qu'à peine à détecter la différence! Ce n'est plus du sample, c'est du plagiat là ! :D (à part les bruitages nocturnes et le beat...).

J'ai reparcouru les exemples donnés par Ishkur. Acid House me semble ceci étant encore plus spécifique que House. Je vois en quoi la section rythmique s'en raproche (et en particulier les cymbales en effet). Par contre, le côté gamelle remplie d'eau que l'on frappe (je ne trouve pas meilleur moyen de décrire cette déformation de son qui part dans les aigus tout en s'étouffant ) sur E2-E4 me semble encore éloigné de ce qu'on appelle les sonorités acides (qui sont produites par le Roland TB-303, à la base destiné à faire de la fausse basse, si j'ai bien tout compris).
J'ai reconsulté le guide d'Ishkur. Dans mes souvenirs il y avait bien plus de sous-genres associés au terme Acid (et donc à cette sonorité particulière). Je n'avais pas percuté que c'était plus spécifiquement associé à la House en premier lieu. J'ai du rêver :) (pourtant des sonorités acides en Trance, ce n'est pas ce qui manque)

Après avoir creusé, je trouve que les exemples qu'Ishkur donne dans l'Acid Jazz se rapprochent un peu plus de ce qu'on trouve ici. En particulier "Rumble" de The CHICK COREA ELEKTRIC BAND, de 1986. On y retrouve un peu le côté "jam" de E2-E4 d'ailleurs. Les exemples des années suivantes sont beaucoup plus "relachés" et moins répétitifs, ceci étant, donc je présume qu'il s'agit d'une simple coincidence ou exception.

Tout ceci est bien entendu très subjectif, je ne fais que livrer des impressions à chaud. :) Merci pour tes retours.

La liste des trucs à écouter s'allonge!
Je vais déjà aller creuser côté Neu ! et Harmonia, comme Walter me le suggérait.

le 06 Juin 2022 par ARP2600

Eh bien, je ne vois pas en quoi ma conclusion est si différente de la tienne. Je pense qu'il est assez évident à la lecture de mon texte que je n'aime pas tant que ça ce disque, et que ma note n'est qu'une question d'objectivité et d'importance historique. Sinon oui, c'est joli comme Göttsching l'est toujours mais c'est vraiment trop répétitif à mon goût. Je ne l'écoute que rarement, beaucoup moins souvent que la plupart de ses autres albums (en solo ou avec Ashra).

Au moins tu auras pu apprécier son jeu de guitare, mais je ne saurais trop te recommander Blackouts et Belle Alliance pour ça. À noter que, s'il n'y a du solo que dans la seconde moitié, beaucoup des sons de l'ensemble sont quand même générés par la guitare.

Sinon c'est compliqué l'histoire de la musique, je dirais donc ceci : La disco est un funk rythmique, à la base non éléctronique, ce fameux beat irrésistible ayant été découvert à la batterie classique. Le passage à l'électronique doit beaucoup aux allemands, déjà simplement via Giorgio Moroder (quand j'accélère le riff de Ricochet part I de TD et que je compare au motif de "I feel love" de Donna Summer, j'ai tout compris). Göttsching, lui, a innové, au même titre que Cluster, dès 1974 avec Inventions for Electric Guitar, puis avec New Age of Earth. Les influences indiennes sont tout à fait possibles, oui... n'oublions pas que Göttsching comme les autres viennent du psychédélisme le plus déjanté. Je t'invite à écouter le premier Ash Ra Tempel. Et aussi le premier Cosmic Jokers, tiens :).

Et donc, techno, house, trance, je ne sais pas... je ne dis pas que tout vient de Göttsching ou Cluster plutôt que Kraftwerk, bien sûr. C'est un tout, et certains ont simplement été des pionniers de certaines approches abstraites et des rythmes très réguliers. Une chose est sûre, si E2-E4 n'a effectivement pas beaucoup de beat, il a par contre des sonorités acides et des genres de cymbales qu'on retrouve beaucoup dans l'acid house. Le single house assez connu "Sueño Latino" est d'ailleurs une appropriation directe du morceau, bien au-delà du sampling...

le 05 Juin 2022 par CHIPSTOUILLE

Je suis arrivé au bout! Ouf ! :)
Je trouve que ta chronique, une fois de plus, décrit très bien l'album. J'ai un peu envie de te faire le même genre de réponse que celle que Oncle Viande m'avait faite à propos de Ummagumma. C'est fou comme on peut trouver les mêmes choses dans une oeuvre, mais avoir des conclusions qui partent dans des directions opposées.

Bon, je ne serais pas aussi radical que sur Ummagumma (comme tu n'as pas décerné 5 étoiles non plus à E2-E4). Pas de note, mais je ne pense pas me réécouter cet album outre mesure. Mais comme dirait James Bond, il ne faut jamais dire jamais !
Nous avons là une oeuvre jusqu'au-boutiste, c'est certain. Chose très étrange, les plus téméraires sont ici récompensés par un jeu de guitare très inspiré. Jeu qui me fait un peu penser à ceux de Mark Knopfler voire David Gilmour. Bon je connais pas la moitié des grands guitaristes de l'époque, donc j'ai surement loupé un chapitre dans l'histoire (genre Eric CLAPTON ou je-ne-sais-qui... pas taper! :) ). Fallait-il attendre la moitié de l'album pour sortir la guitare de son étuit ? C'est assez gonflé. J'imagine qu'il faut cette durée pour s'accomoder de cette section électronique ultra répétitive. Je me demande si sur la version vinyle, la guitare apparait avant, pile-poil au moment ou après le changement de face ? Néanmoins, il y a toujours des variations au milieu du cycle. Quelques notes picorées, une sorte de Jam électro assez extrémiste dans son approche.

Il est absolument inconcevable d'écouter cet album en fond sonore. C'est comme du Jean-Sebastien BACH à l'orgue ou au clavecin, E2-E4 réclame toute votre attention. Sinon c'est le pétage de plomb assuré. Il faut "programmer son cerveau" pour en suivre les subtilités. Tu prends toutes les pincettes nécessaires dans ta conclusion, c'est plutôt bien vu!

En tant qu'amateur de Techno, Trance et un peu de House, c'est une expérience à vivre au moins une fois. Je recommande en particulier l'album à ceux qui sont sensibles aux charmes de la basse de SQUAREPUSHER ou aux quelques titres qui sortent la guitare sèche chez JUNO REACTOR ("Conquistador", notamment). Et donc, fatalement, inversement ;)

Je rajoute un petit élément sur le côté précurseur de cet album, que je ne remets aucunement en question. Les allemands s'étant particulièrement illustrés dans toutes les variations de la Techno dans les années 90. Mais attention tout de même, il y a également une filiation avec le Disco. La Techno c'est d'abord une musique qui émerge aux Etats-Unis à Detroit, puis la House à Chicago. J'en profite quand même pour étaler ma culture comme de la confiture. En Trance, et plus particulièrement en Goa, il y a également une forte influence de musique traditionelle indienne, qui provient en particulier des mantras que l'on peut entendre dans les temples Hindous. L'approche répétitive et plannante y est au moins aussi intense, sinon plus, et cela date de bien avant le siècle dernier. Pour avoir passé des heures à entendre des "Hari Krishna, Hari Hari Krishna" lors de quelques rares visites de temples, je peux témoigner qu'on en sort un peu étourdi. Même si ça n'a rien d'électronique, ça me semble être pré-précurseur de ce type de musique-là. Compte tenu de la proximité historique entre l'Angleterre et l'Inde, je me demande si tous les créatifs de la musique minimaliste ou des débuts de la musique électronique ont vraiment pondu de la musique aussi répétitive de façon innée. Les BEATLES avaient rajouté du Sitar sur je ne sais plus quels titres, par exemple... Il me semble que la mouvance hippie de la fin des années 60 et le rock psychédélique s'étaient déjà un peu rapprochés de tout celà, quelques années avant les pionniers du Krautrock dans les années 70. Mais bon, je ne maîtrise rien de tout cela!

Dernière question pour Arp. Tu avais l'air de dire que cet album était "vraiment house". Pour moi la House se caractérise par des basses ventripotentes et un beat très marqué, qu'on n'entend pas du tout ici (normal, je ne m'attendais pas à ça non plus). Quel est l'élément qui te fait rapprocher ce disque de la House plus particulièrement ?













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