Saez est un artiste qui choque, qui émeut, qui provoque, qui envoûte, en bref qui divise. Une image lui colle à la peau, celle de l'adolescent rebelle qui vit contre son temps dans un idéal anarchique. Ainsi, son oeuvre se résume à des conflits idéologiques entre ceux qui pensent que c'est un artiste qui a une vision réaliste de la societé et ceux qui voient en lui un jeune naïf qui dépeint des banalités. C'est en faisant abstraction de ces choses que le CD prend de la valeur, et quelle valeur ?
L'album, à quelques exceptions faites, recelle de bonne chansons qui ne cessent d'éveiller le plaisir, un plaisir simple grace à des mélodies souples et légères, des accords harmonieux et des textes touchants à en pleurer ("Je veux qu'on baise sur ma tombe"). On se prend à rêver mélancoliquement, en écoutant "St Petersbourg", à l'idéal communiste (au sens propre du terme). Même si les thèmes abordés dans cet album sont classiques, on se plait à les écouter toujours réinterpretés. L'amour, la vie, ne sont-ils pas des choses qu'on aime s'entendre dire ?
Cet album écouté de facon simple et pure nous ballade entre joie et tristesse, il émeut. N'est-ce pas le but de premier de la musique ?