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The Doors
Strange Days
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le 04 Décembre 2024 par MASTERFAN


Toujours en 1967, à peine neuf mois après la sortie du premier envoi, les Doors nous offrent son successeur STRANGE DAYS. Ce sera la seule pochette renvoyant à autre chose que les membres du groupe eux-mêmes, photo assez space (people are strange), où on les voit apparaître malgré tout sur un coin de mur.

Quand on sait que pas mal de titres présents ici n’avaient été retenus au premier tour, on se pose l’inévitable question : mais comment font-ils ? Où vont-ils chercher cette qualité de compos ? L’ensemble est plus calme, peut-être plus carré, les morceaux pas moins fameux.

On repart donc sur les mêmes bases, toujours aussi élevées, avec « Strange days » dont le pouvoir de fascination assez inexplicable scotche l’auditeur dès la première seconde. A peine remis, on a droit à « You’re lost little girl », chef-d’oeuvre d’émotion et de douceur. Morrison chante divinement bien et enchaîne avec le classique « Love me two times ».

Toujours pas de signe d’affaiblissement avec « Unhappy girl », charmant. Surprise en piste 5, c’est un poème en prose complètement barré de surcroît, une démarche assez unique dans l’histoire de la pop. Drôle de chose quand même que cette ambiance oppressante : « Horse latitude » est effrayant. Sorti de ce cauchemar, on s’embarque dans une balade au clair de lune avec le délicieux « Moonlight drive » par lequel tout a commencé sur Venice Beach, comme on peut le constater dans le film d’Oliver Stone. Le film est à voir même s’il s’avère relativement décevant (scénario finalement assez creux, mauvais choix de titres). Cette scène mythique de retrouvailles sur le sable entre Ray et Jim est l’une des seules qui me reste en mémoire (avec celle du téléphone et celle - moins subtile - de l’ascenseur).

Changement de rythme avec le léger « People are strange » qui dénote avec tout ce qui précède et pourtant au final, la séduction est la même. La fin de l’album tente, dans l’esprit, de se calquer sur celle de son prédécesseur. « I looked at you » devient « My eyes have seen you », pour lequel Robbie Krieger exécute un court mais mémorable solo. « End of the night » devient « I can’t see your face in my mind », moins réussi, certainement le titre le moins fort de l’album, baisse d’intensité qui annonce déjà la seconde face de l’album suivant, WAITING FOR THE SUN.

Pour finir, les Doors nous refont le coup du morceau fleuve à la « The end ». Ils y parviennent presque, même si « When the music’s over » n’a pas tout à fait le potentiel émotionnel de son modèle. Neuf chansons au final (vu le poème), deux de moins que sur l’album précédent, mais vu le contenu, on ne va pas chipoter.

Mon ressenti 2024 : TRIPPANT (5) : Strange days. DELECTABLE (4,5) : You’re lost little girl, Moonlight drive, My eyes have seen you, When the music’s over. SEDUISANT (4) : Love me two times, Unhappy girl, People are strange. PLAISANT (3,5) : I can’t see your face in my mind : Bilan 4,28 et Top 5 à 4,60 : STRANGE DAYS cote pour moi 4,44 soit 17,76 /20.

Je me permets ici de préciser que l’échelle concurrente de Bluemask donnerait le même résultat s’il n’avait pas omis dans sa formule de tenir compte du sinus hyperbolique du tour de poitrine de Meat Loaf au carré.

STRANGE DAYS est donc un poil en dessous de THE DOORS me concernant, mais les deux restent indissociables, d’ailleurs je les écoute toujours en continuité, comme si c’était un double album, un vrai double trip.

le 14 Juin 2023 par SWISSIDOL


La suite logique du premier album mais en tout de même moins formidable. "Strange days", "Lost little girl", "People are strange" ou "When the music's over" tirent remarquablement leur épingle du jeu mais tout n'est pas aussi réussi. Le groupe avait-il déjà dit l'essentiel dès son premier essai ?

le 28 Janvier 2020 par FRED

"Maintenant ce qui est curieux c'est qu'on trouve des musiciens noirs qui jouent comme les blancs des années 70's 80's du Blues à la limite du Hard, le plus bel exemple étant Buddy Guy quand il vient en Europe."
Pas si curieux, en fait : c'est une demande des maisons de disque et une adaptation aux exigence du marché, un effet de mode.... Vieux procédé. Déjà, dans les années 20-30 (Son House, Charley Patton…), les maisons de disques exigeaient de ces songsters noirs qu'ils jouent exclusivement du Blues, alors qu'en réalité, leurs répertoires étaient bien plus variés (confère MJ Hurt ou Leadbelly chez qui les influences folks sont plus que présentes), selon le public rural auquel ils s'adressaient (blanc ou noir). D'où l'image erronée d'un cloisonnement strict des répertoires en fonction de la couleur de peau, alors que les choses, et les contacts entre communautés, furent bien plus complexes (et "métissés", en quelque sorte), dans le Sud rural et profond. Je n'aborderais pas trop ici l'influence de la musique amérindienne sur le Blues des origines, les origines partiellement amérindiennes des "Noirs" Son House, Howling Wolf, Muddy Waters, Big Joe Williams, R. Johnson ou Jimmy Hendrix, ou encore Rick Medlocke, mais il y aurait beaucoup à dire à ce sujet : écoutez Mannish Boy par Muddy Waters. Le "Yauh ho" qu'il entonne a cappella au début de la chanson signifie "Je suis le grand esprit" en langue cherokee. On s'aperçoit aussi que la façon des bluesmen de faire pleurer les cordes est une pratique que l'on entend chez les chanteurs durant les pow-wow, mais nulle part en Afrique. Comme on découvre que le rythme qui est au coeur du blues, le shuffle, est le même que celui de la stomp dance, la danse cherokee. Ou que les chansons amérindiennes et le blues partagent une structure identique - un soliste chante un thème et le choeur répond….
De toute manière, la musique dite (grandement à tort) "afro-américaine" est indubitablement une musique métissée dès ses origines: elle est chantée en anglais sur des instruments "blancs" (guitares, banjos), souvent à base de paroles issues de la liturgie protestante blanche (cf Gospel).
Ainsi, affirmer par exemple que le Jazz ou les Blues sont des musiques noires est faux. Il s'agit de musiques de contact entre plusieurs cultures, amérindienne, noire et blanche, résultat d'une Histoire et d'une sociologie complexes et uniques. C'est ce qui en fait sa richesse et son intérêt.

le 27 Janvier 2020 par LE KINGBEE

@ Fred

Je comprend tes arguments, mais il y existe encore des trucs fin 60's début 70's qui valent le coup. Souvent dans le répertoire de seconds couteaux.

Autrement pour ce qui est du Blues, je suis plus partagé avec ton affirmation: sans les anglais, le Blues noir serait tomber dans l'oubli. Vingt ans plus tard sans Stevie Ray Vaughan même chose.

Maintenant ce qui est curieux c'est qu'on trouve des musiciens noirs qui jouent comme les blancs des années 70's 80's du Blues à la limite du Hard, le plus bel exemple étant Buddy Guy quand il vient en Europe.
Et d'un autre coté des blancs parfois sapé en hobo, ou worker qui jouent du Country Blues plus rural que les noirs des années 40's, 50's.

Bien à tou et au plaisir de te relire.

le 27 Janvier 2020 par FRED

Au Kingbee.
Oui ! Je suis outrancier, et le chiffrage de 95% est, sans doute, à l'avenant.
Néanmoins, je dois avouer que, dans ma prime jeunesse, j'étais un gros fan de la "musique blanche fin 60's-début 70's d'inspiration noire", du style TEN YEARS AFTER et consorts, le Blues électrique blanc et ses avatars, pour simplifier. Ce sont des disques que je ne peux aujourd'hui plus écouter : je les trouve trop simplistes, trop copiés sur d'autres artistes, périmés. Désolé. Bon, j'aime le premier ZEP, le 1er B. SABBATH, mais c'est à peu près tout, je crois. Le Blues blanc m'ennuie en ce qu'il est vide à plusieurs titres : musicalement il doit tout au Noirs, sociologiquement, il n'a aucune valeur : il est l'œuvre de fils de petits bourgeois blancs urbains de classe moyenne sans Histoire, sans références culturelles propres. C'est un peu le symbole de l'acculturation de nos sociétés occidentales, et je trouve ça assez triste, et surtout cela se ressent dans la musique pratiquée : elle est dénuée de sincérité et d'authenticité. A mon sens, bien entendu…













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