Comme très souvent, et là je parle au nom de tous ceux qui se sont fait leur culture musicale sans internet, le 1er album que l'on découvre d'un groupe garde généralement une place particulière dans notre cœurs.
J'avais auparavant découvert Motörhead avec l'achat en k7 d'une compilation (Beer Drinkers) que j'avais écouté et réécouté jusqu'à plus soif. K7 achetée d'occaz à Rennes, m'en souviens encore, avec il me semble le 7th son de Maiden. Alors quand est sorti ce Bastards, j'ai sauté dessus. J'avais été immédiatement frappé par le côté métal du groupe et la violence de la batterie, éléments qui n'étaient pas aussi marqués sur les vieux titres que je connaissais. Mais j'avais été de suite séduit.
Et aujourd'hui je l'apprécie toujours énormément. Seuls 2 titres me soulent : "Bad Woman" et "Born To Rise Hell", que au début je trouvais sympas mais qui m'ont très vite fatigué avec leur côté trop accessible et joyeux. Le reste est soit bon soit très bon. Dans le très bon je place l'énorme "I Am The Sword" (mais quel refrain mes amis !), "Don't Let Daddy Kiss Me", balade très touchante sur le thème de l'inceste et sur laquelle Lemmy nous rappelle à quel point il peut être un bon songwriter (les paroles sont hyper touchantes), "Lost In The Ozone", chanson très calme mais que perso je trouve vraiment bien foutue, Lemmy nous gratifie d'ailleurs d'un petit solo de basse bien mélodique, chose très rare avec le bonhomme, et "Devils", morceau qui ne m'apparait pas du tout comme un foutoir sans nom comme dit dans la chro. Je trouve au contraire ce titre prenant, à la fois entraînant et mélodique, en tout cas atypique pour du Motörhead mais fort réussi, une très bonne façon de clôturer le disque.
Le reste est fort savoureux, notamment les 2 morceaux d'ouverture. Virulents, ceux-ci servent en quelque sorte de carte de visite à leur nouveau batteur, ce dernier plaçant en avant une double pédale absente depuis bien longtemps chez le groupe.
Album souvent jugé bancal, Bastards est pourtant une réalisation bien plus ambitieuse qu'il n'y paraît. Le groupe s'aventure parfois sur des contrées mélodiques assez inattendues et originales, mais fort bien maîtrisées, tout en gardant sous le coude quelques pépites bien speed pour ne pas trop dérouter les fans. Un album intelligent et surprenant à redécouvrir.
