Remercions dans un premier temps Annie Clarke pour cette magnifique pochette, l'une des plus somptueuses qu'il me fut donné de contempler.
Une déception n'arrivant jamais sans l'autre, l'écoute de cet album se révéla fort décevante. St. Vincent délaisse progressivement ses guitares grasses pour un ensemble de synthétiseurs clinquants assortis d'une demi douzaine de boîtes à rythmes, le tout accompagné par une ribambelle d'effets électroniques. Le ton est résolument moderne et dansant, tout en se voulant plus hargneux et agressif qu'à l'accoutumée. La voix d'Annie Clarke (toujours aussi impressionnante de justesse et de maîtrise, cela n'a fort heureusement pas changé) est par ailleurs à de multiples reprises retouchée et agrémentée de divers filtres, artifices dont la pertinence n'est pas toujours facile à relever.
Le morceau d'ouverture, "Hang On Me", donne le ton; cet album sera résolument électropop ou ne sera pas. Le morceau est néanmoins doté d'une mélodie agréable et plutôt bien exploitée, ce qui n'est certainement pas le cas de "Pills", sorte de succédané de single "Top40- ready" au refrain atroce et aux effets grossiers. "Sugarboy" ne fait guère mieux; aller simple vers la corbeille.
MASSEDUCTION enchaîne un ruban de chansons dansantes et bruyantes, qui séduisent immédiatement une oreille distraite sans pour autant laisser autre chose qu'une impression très vague, sans réelle saveur. Surnagent le titre éponyme, dont la performance vocale d'Annie Clarke rattrape les choix de production discutables, ou Los Ageless, sauvé par son refrain. Les ballades, bien que potables, sont tout à fait hors de propos dans un album aux allures grandiloquentes et technoides.
Un bilan fort mitigé.
2,5/5
