Difficile de laisser un avis circonstancié tant effectivement les circonstances d'écoute jouent 20 ans après la sortie de cet album.
J'ai adoré cet album à sa sortie, en plein boom du retour de la pop (de qualité) anglaise.
Tricky est avant tout un univers. Il s'est désolidarisé du groupe Massive Attack pour vivre pleinement par lui-même.
En effet, parler de lui en tant que personne est trop restrictif.
Ainsi, il est sur tous les fronts musicaux et n'hésite pas à marier hip-hop, heavy métal, funk et rap, notamment en faisant se rencontrer Mickael Jackson ("Brand New You're Retro") et Public Enemy ("Black Steel") ou Isaac Hays ("Hell Is Round The Corner") pour s'installer dans ce brouillard de gueule de bois alcoolisée, de maux de gorge d'avoir trop fumé, d'odeur de transpiration, de sexe furtif et de tabac froid.
Quelques décennies plus tard, il continuera avec Daft Punk (Uk Jamaican), Bjork, Nirvana (Something in the Way) ou Rachid Taha (Hakim) lors de son installation à Paris pendant quelques années.
Alors, bien sûr, en 20 ans de carrière, que Tricky parfois se fourvoie, fasse presque du n'importe quoi et retombe miraculeusement sur ses pieds au gré des albums, quoi d'étonnant à cela ?
L'écoute de ce premier album est jubilatoire tant il est monstrueux, torturé et tortureux. On frôle la perfection.
Et si Tricky (Adrian Thaws de son vrai nom quand il est clean) n'était autre que le Gainsbarre anglais?