Je ne connais pas d'album qui conjure aussi bien la nuit que celui-ci. Ce n'est pas la mélancolie, ce n'est pas la tristesse ou l'angoisse, c'est juste la nuit. C'est peut-être à cause du tout premier épisode de "Twin Peaks" et de sa fin qui se passe dans la pénombre (cette discussion entre James Hurley et Donna Hayward près de sa moto en pleine forêt, Dale Cooper et le shérif Truman qui rentrent déguster des beignets au commissariat, c'est la nuit). Mais je crois que même sans ça, sans ces références visuelles, sans sa pochette aussi, la musique parviendrait à évoquer ce noir profond, ce crépuscule déjà fini, surtout sur les cinq derniers morceaux (ça commence avec "Into The Night", incidemment). Du style heavenly recouvert de café et de charbon, sans équivalent.