Initiateur du mouvement grunge, Mudhoney est resté à côté du podium, laissant la place au big 4 du genre. Pourtant, leur garage-rock psychedelique avait de la place, Nirvana, Soundgarden, Pearl Jam, Alice in Chains n' œuvrant pas dans ce registre bien ancré dans les 60's et préférant les 70's.
C'est probablement en partie volontaire, il y a des groupes comme ça, un peu prof de fac dans l'esprit, intransigeant, docte, un peu rigide, un peu trop orthodoxe, ayant le succès un peu honteux.
Pourtant, en terme de musique, la route était pavée. Toute fuzz dehors, héritier des Kinks des débuts, des Troggs, des Stooges, du MC5 période 'back in USA'; le groupe alignait sur ce disque une série de perles punk psychédéliques, notamment 'Good enough', 'Something so clear' et un 'Broken hands' formidable. Il y a bien quelques titres moins folichons ('Move out', 'Shoot the moon'), une production un peu palote, mais rien de rédhibitoire. En fait, ce qui montre le refus, conscient ou non, du succès est cette pochette affreuse... Franchement, sortir un tel disque avec ça, pourquoi pas un bébé dans une piscine !