Une de mes oeuvres préférées, toutes catégories confondues.
On peut s'imaginer cette petite truite qui parcoure les eaux, souvent accueillantes, parfois plus ombrageuses.
Schubert était un maître du contraste.
Ces brèves incursions dans le mode mineur lors du premier mouvement viennent troubler la quiétude générale de cette promenade aquatique.
Le piano semble traduire l'environnement liquide et les cordes racontent l'avancée de notre poisson, voire ses sentiments qui naissent à travers son exploration.
Le second mouvement, plus douloureux, est sublime, on entre dans l'intimité de l'Autrichien.
Pas facile d'être une truite, la tristesse peut s'emparer d'elle, Schubert la rendrait presque humaine.
L'Andantino démontre la maîtrise de la variation dont pouvait faire preuve le compositeur.
Ce mouvement n'est jamais ennuyeux, il savait comment renouveler une mélodie pour en faire une partie captivante sur plusieurs minutes.
Renouvelée à 5 reprises il me semble.
Il s'agit de ce fameux air que tout le monde connait.
Par ailleurs, son "Impromptus D 899 N° 1" est une autre preuve de cette maîtrise de la variation.
La pièce se termine sur un mouvement jovial, assez dansant, comme si Schubert chassait ses angoisses.
Il faut divertir avant tout!
Bref, c'est un chef d'oeuvre total.