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Malicorne
L'extraordinaire Tour De France...
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le 21 Mai 2012 par LUCILE

Je me suis dit que le "je préfère éviter cet album" ne voulait pas forcement dire qu'on ne pouvait pas en parler, aussi je me permets de me mettre à mon clavier pour apporter ma pierre à l'édifice :) . Bon alors, autant annoncer la couleur, en ce qui me concerne j'aime beaucoup cet album! Je comprends toutefois qu'on puisse ne pas accrocher, et heureusement que tous les albums du monde ne permettent pas d'être consensuels. Je n'écris donc ni dans une volonté de démonter une critique qui se justifie, ni avec la mauvaise foi d'une fan froissée. Non j'ai juste envie de donner mon avis -plutôt positif- parce que cela peut être intéressant je crois.
Tout d'abord, il est vrai que c'est un album déroutant qui marque un virage dans la production du groupe, qu'il est aussi étrange et alambiqué (oui alambiqué) que son titre. Toutefois c'est l'album qui joue le plus sur l'immersion du groupe dans un univers particulier (ici celui du compagnonnage) et tout ici concorde à y faire entrer l'auditeur, à le faire entrer dans ce monde. A commencer par la pochette. Certes le mannequin de cire un peu christique, un peu cadavérique a quelque chose de glauque (j'en avais une peur bleue autrefois) mais il faut lire cette pochette avec ce les explications qui figurent dans le livret et avec le "carnet de chansons" qui raconte le parcours de compagnon d'Abélard Rousseau, en y ajoutant de nombreuses anecdotes romanesques. Le tout donne son sens à la pochette et contribue à l'immersion dans cet album concept, à la cohérence de cet album (où d'ailleurs tous les morceaux sont liés par des bruitages). Venons en aux chansons. Bon certes cet album n'est pas le plus accessible du groupe... En fait il creuse le sillon déjà dessiné dans les albums précédents, d'une ambiance sombre, troublante et lui fait atteindre le paroxysme. On peut trouver cette ambiance trop glauque ou s'y laisser prendre, se laisser troubler par ce voyage étrange qui happe, qui enveloppe. Il y a quelque chose d'assez hypnotique chez Malicorne et dans cet album particulièrement. En fait cette ambiance particulière qui peut déplaire est précisément ce qui peut plaire je crois: sombre et poétique, hypnotique. La danse des damnés et Si l'amour prenait racine se situent vraiment dans cet aspect "hypnotiques", ils déroutent puis ils happent et les sons qui en ressortent sont un peu à la croisée du folk ancien, du passé "sauce retour de martin guerre" très sombre et de quelque chose d'un peu psyché... Les chansons tels le mari jaloux (dont il faut noter l'aspect tragi comique) et une fille dans le désespoir (qui fait frissonner en diable^^) sont très réussies et la voix de Marie Yacoub y trouve un bel accomplissement. Des acappella comme la conduite et la complainte du coureur de bois sont prenants et prennent à la gorge. Oui il y a une ambiance très sombre mais c'est aussi le charme de cet album qui atteint son paroxysme avec l'auberge sanglante. Oui le morceau est très long (le groupe aime les morceaux très longs, il y a en un sur chaque album) mais cette longueur contribue à installer l'atmosphère de la chanson. Et c'est une complainte -qui sans atteindre le niveau de l'écolier assassin- au demeurant très belle, lancinante, mais très poignante et les accents qu'y prend la voix de Gabriel sont percutants, émouvants. Une très belle complainte. Pour contrebalancer ce voyage en pays sombre, des morceaux un peu plus "joyeux" sont là et ils apportent un peu de légèreté à l'ensemble: à paris la grande ville, et compagnons qui roulez en Provence qui insufflent de l'énergie, un souffle bienvenu et très agréable dont il faut prendre la pleine mesure avant de replonger. En fait cet album, je crois, ne laisse personne indifférent, où on l'aime où on n'accroche pas du tout. Et à cause de l'atmosphère qu'il distille à laquelle on ne réagit pas tous pareil. Certains bloquent sur le côté glauque (ce qui Est compréhensible) d'autres se laissent charmé par cet univers déroutant, étrange... Et même si j'aime les choses lumineuses, j'avoue aimer ce côté sombre entre fascination et inquiétude qui berce, qui emporte. Oui moi je l'aime cet album de Malicorne (beaucoup plus par exemple que les cathédrales de l'industrie ou que balançoire en feu que je trouve glauque pour le coup -cf la pochette-).













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