Avec un peu plus de moyen et un nouveau producteur, Midnight Oil peaufine son style, gomme les erreurs. C'est nettement plus carré, sans pour autant perdre son côté psychédélique et progressif. Les textes gentiment politisés ont l'air de mieux convenir à un Garrett bien hargneux. Les soli de guitares se font moins nombreux, laissant la place à la construction d'un duo Moginie-Rotsey très particulier. Hirst est impressionnant. Encore plus en live sur les vidéos d'époque que l'on trouve sur le net. Une sorte de Keith Moon... . Le bassiste, James, reste un peu trop en retrait. Cet album reflète surtout mieux les prestations explosives du groupe sur scène. Au final, seul "Naked Flame" est un peu faiblarde. Le groupe passe en revue plusieurs styles : rock ("Cold Cold Change", "Naked Flame", "Back On The Borderline", "No Reaction" et "Is It Now"), psychédélique ("Section 5, Bus To Bondi", "Stand In Line"), surf-psyché ("Koala Sprint"), et le progressif (l'étrange "Profiteers") avec une attitude qui n'est parfois pas sans rappeler le hard-rock ou le punk. Même s'il lui a manqué 2-3 titres en plus et une pochette plus attractive, "Head Injuries" est un album sous-estimé dans la carrière du groupe.