Après la consécration de "Diesel & Dust", le groupe se devait de répondre aux attentes.
D'un point de vue textuel, les Oils sortent enfin de leur cocon ozi en s'attaquant à des sujets mondiaux : la misère dans les villes riches (Bedlam Bridge), la 1ère guerre mondiale (Forgotten Years), la dictature en Birmanie (Mountains of Burma), les pluies acides (River Runs Red), l'universalité entre les peuples (One Country) et la beauté glacée de l'Antarctique (Antarctica). Pour autant, l'Australie est toujours bien présente : mines d'amiante à ciel ouvert (Blue Sky Mine), les nuits étoilées d'une bourgade de l'outback (Stars of Warburton), une course à pied dans le Queensland (King of the Mountain) et... des textes que seul Jim Moginie peut comprendre ("Shakers & Movers").
Musicalement parlant, ça se rapproche un peu de ce que des groupes comme R.E.M et U2, notamment, faisaient. Dire que l'un copiait sur l'autre n'a pas de sens. C'est l'époque qui voulait ça. En tout cas, on retrouve la gniak habituelle du groupe avec "Blue Sky Mine", "Forgotten Years" et "King of the Mountain". Il y a quelques expérimentations intéressantes. Tout d'abord, "Mountains of Burma". On se demande presque ce que ce titre aussi glauque (mais très bon) fait ici. Les effets d'écho utilisés renforcent cet aspect jusqu'à l'excellent solo. La voix de Garrett est presque effrayante. Anedcote : la face B du single "Forgotten Years" contient aussi un titre du même tonneau (sans les échos), "You May Not Be Released". "River Runs Red" offre un autre très bon solo (sur l'intro). La suite l'est un peu moins mais reste correcte. "One Country" est une ballade très étrange dans la carrière du groupe. Mais magnifique. "Antarctica" démontre que tous les membres du groupe savent chanter s'il le faut. Superbe final avec les notes de piano. Dans le rayon 'un peu loupé', on trouve "Stars of Warburton" et "Shakers & Movers". Mélodieuses mais manquant de mordant. Quant à "Bedlam Bridge", son après bridge trop long gâche son potentiel.
Côté musiciens, l'apport de Bones Hillman (basse) aux choeurs a apporté un supplément d'harmonies par sa facilité à monter dans les aigus. Son contrechant sur "One Country" est un modèle du genre. Ses backing vocals sont présentes tout du long, et son jeu dynamique et sinueux se fond parfaitement dans le moule.
Le seul gros reproche que l'on pourrait faire à "Blue Sky Mining", c'est une production un peu trop molle et calibrée qui, du coup, a moins bien vieilli que "D & D". Les versions live que l'on trouve sur le net sont bien plus péchues, notamment celles du mini-concert à New-York, devant les Twin Towers, pour protester contre Exxon Valdez.
3,75/5.