J'ai découvert Rory Gallagher avec Stage Struck, un de ces nombreux vinyles qui peuplaient la discothèque du lycée de Bretagne où je perdais mon temps d'internat. Cette pièce composée d'une platine, de bancs bancals et d'un meuble chargé de disques est un des creusets de ma culture musicale, j'y ai découvert tant de groupes et artistes qui font partie des fondements de celle-ci.
Après avoir tant et tant écouté ce live de 80, sort Jinx que j'achète dès sa sortie.
J'ai une grande tendresse pour ce disque, il est totalement différent dans l'approche de Stage Struck. C'est un album studio et on n'y retrouve pas le son rugueux de la guitare ni l'inclinaison hard-rock des morceaux, mais je trouve une grande cohérence dans le son et la qualité des compos. Ce L.P (oh, merde, rien que l'utilisation de ces 2 lettres suffit à indiquer l'âge de l'utilisateur!!) s'écoute si naturellement, du riff malin de "Signals" jusqu'au Hard-
rock classique de "Loose Talk" en passant par la beauté de "Easy Come, Easy Go", l'évidence de "Double Vision" et "Big Guns", le blues serpentaire de "Jinxed" (mon préféré? P't'être bien !), les rocks qui t'en mettent une dans la tronche sans admettre de discussion. Sans oublier, et surtout insister sur la haute valeur de la section rythmique des Gerry Mcavoy et Brendan O'neil qui sont les épices savamment dosées de ce bon plat familial.
Mes goûts musicaux sont très larges : classique, blues, rock, chanson française en passant par toutes sortes de déclinaisons du metal, du jazz ou incarnations d'avant-garde (prog, zeuhl, King Crimson...), mais je reviens souvent vers ce disque, quand une envie de chaleur et de naturel se fait pressante.
Toute la différence entre le plat d'un chef 3 étoiles faisant appel à de la haute technique pour toucher l'intellect et un bon repas entre potes autour d'un bon mijoté et de bonnes bouteilles.
Alors oui, ce n'est pas parfait (rien ne l'est, il me semble, non?) mais ça fait tellement de bien !