Pas trop d'accord. Je reconnais la facilité éreintante de ce disque, mais je pense qu'il est aussi un des meilleurs du Zimm'. De part sa courte durée (quand même, 27 minutes !), il est une rampe d'accès assez convenable pour qui ne connait pas encore Dylan et voudrait le découvrir - autant commencer par un disque court que par la longueur de "Modern Times" ou de "Desire" ; l'épreuve est d'autant moins longue si on n'aime pas.
"Lay lady lay" est la meilleure du disque, de loin, même si le duo avec l'homme en noir est excellent, et même si "I threw it all away" et "Nashville skyline rag" sont sublimes. Mais, aucun mauvais titre ici, ce qui est plutôt génial, je trouve, même si deux-trois titres sont un peu faciles ("Peggy day", "One more night"). Pochette montrant un Dylan souriant, presque espiègle, ce qui est rarissime (!). Et puis, il faut considérer cet album comme une tentative (tentative reconduite par l'album suivant) d'auto-sabordage de la part du Barde. Durée insignifiante, voix de crooner à la Guy Marchand sous morphine, textes aussi intéressants que ceux d'Annie Cordy, musique sirupeuse... Loin, très loin, des envolées protestataires de "Highway 61 revisited" ou "John Wesley Harding". Dylan, considéré comme le 'Prophète', qui répand la bonne parole folkeuse, en a marre, et veut casser son image. "Nashville Skyline", avec ses 27 minutes, y parvient presque, "Self Portait", qui sera double, y parviendra au delà de ses (craintes) espérances.
Aujourd'hui, avec le recul, ce disque de 69 est vraiment magnifique.