Tout a été dit et écrit sur le Dylan de 65-66.
Il y a des tonnes de livres sur la façon dont Dylan a dynamité le folk des sectaires du Village, dynamité le rock encore pubère, le blues et la country enracinés dans des dogmes, pour créer la musique rock moderne.
Il y a des palettes entières de thèses universitaires pour analyser ses textes poétiques et cryptiques, jamais compris mais faisant tout de même de lui un oracle visionnaire annonçant tout et son contraire. Qui est le diplomate avec le chat siamois sur l'épaule sur 'Like a Rolling Stones', qui est Mister Jones, le mec à l'ouest auquel Dylan s'adresse avec un dédain magistral dans 'Ballad of a thin man', pourquoi dans 'Desolation Row', Cendrillon met elle ses mains dans ses poches et pourquoi le bossu de Notre-dame est il le seul à ne pas faire l'amour?
Il y a des milliers d'admirateurs, dont je fais partie,pour s'extasier sur ces chansons parfaites, sur les mélodies fabuleuses, portées par la diction révolutionnaire d'un non-chanteur capable de milles émotions, sur cette trame folk-rock débridée où brillent un harmonica tranchant, la guitare incendiaire de Bloomfiled et l'orgue lyrique de Kooper qui lance le mythique 'Like a Rolling Stones' .
Ce disque est parfait, comme le suivant, qui l'est peut être encore plus, grace à son 'son de mercure'.
Quand vient l'heure de mettre une note, vient l'heure des regrets pour avoir mis des 5 étoiles à des disques finalement anecdotiques par rapport à celui-ci, tant il dépasse le domaine seul de la musique. Il faudrait finalement compter en voie lactée, et non plus en étoile